« Je n’apprécie pas la conférence de donateurs, je préfère parler de conférence de partenaires « , c’est ainsi que le ministre français des Affaires étrangères a répondu à une question portant sur un éventuel plan Marshall en faveur de la Tunisie.
Etablissant ainsi une nuance entre donateurs et partenaires, Laurent Fabius a préféré reporter la question au temps où elle sera posée, probablement à la suite de la visite prévue du chef du gouvernement tunisien à Paris, fin avril.
Durant la conférence de presse d’aujourd’hui, tenue au siège du ministère des Affaires étrangères à Tunis, les deux chefs des diplomaties française et allemande ont en effet préféré focaliser « la valeur symbolique » de leur visite conjointe en Tunisie et exprimer à leur homologue tunisien, Monji Hamdi, leur soutien et support.
Cette visite qui « restera dans la mémoire » de Frank-Walter Steinmeier, le ministre allemand des Affaires étrangères, était pour lui une occasion de réitérer l’estime de son pays pour le modèle tunisien, et de son appui au changement économique et social en cours.
Le chef de la diplomatie française était, lui, plus explicite au niveau des engagements. « Ces engagements concrets, décidés et disponibles», consistent notamment en 500 millions d’euros alloués à des projets « stratégiques », tels que le projet de RFR, la rénovation ferroviaire dans le bassin minier et l’assainissement de la baie de Bizerte.
Pour Laurent Fabius, cet engagement reflète une confiance qui s’est déjà traduite par les 125.000 emplois assurés par les 1.300 entreprises françaises installées en Tunisie, mais vise aussi à créer une mobilisation en Europe en faveur du modèle tunisien. C’est que selon lui, l’Allemagne et la France, respectivement deuxième et première puissance économique européenne, essaient de mobiliser les pays de l’Union pour « investir dans l’élan de sympathie à l’égard de la Tunisie, pour investir dans la démocratie ».