Le déficit de la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale ( CNRPS ) a atteint, à la fin de 2015, 900 millions de dinars, déclare le ministre des Affaires sociales, Ahmed Ammar Youmbaï. D’après le ministre, si une réforme relative à l’âge de départ à la retraite n’est pas mise en place, le déficit atteindra 4.6 milliards de dinars d’ici 2020.
Encore une déclaration inquiétante quant à la situation de la CNRPS qui fait partie des trois caisses sociales. Le déficit de cette caisse est toujours en hausse. En effet, si en 2012 le déficit de la CNRPS atteignait 121 MD, il est passé à 201 MD en 2013 et à 281 MD en 2014.
Ainsi, s’il faut disposer dans l’idéal de quatre actifs pour un retraité, ce critère est de l’ordre de 2,5 actifs pour un retraité de la CNRPS et de trois actifs pour un retraité relevant du régime de la CNSS, ce qui engendre un problème de financement pour les caisses.
La sécurité sociale en Tunisie repose sur le système distributif, selon lequel les actifs financent les pensions des retraités, contrairement au modèle scandinave, dit participatif, pour lequel c’est par la fiscalité que la sécurité sociale de chaque citoyen est financé. A l’évidence, la baisse du nombre des actifs entraîne une baisse du volume des cotisations, la situation est aggravée par l’importance du secteur informel qui emploie des ouvriers ne bénéficiant pas de la sécurité sociale.
Plusieurs solutions ont été proposées pour alléger les déficits des caisses sociales, à l’instar de l’augmentation des cotisations et de la prolongation de l’âge de départ à la retraite. Aucune décision n’a été prise dans ce sens. L’UGTT, quant à elle, estime que la réforme des trois caisses sociales est une priorité, mais que la réforme ne doit pas se faire au détriment des ouvriers.
Si la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale ( CNRPS ) doit faire face à tous ces défis, il n’en est pas de même pour la Caisse nationale d’assurance maladie ( CNAM ) qui vient de retrouver son équilibre.