L’intérêt géostratégique du bassin méditerranéen tient en grande partie au fait qu’il constitue encore une voie d’accès aux principales réserves mondiales d’hydrocarbures dans la région du Moyen-Orient et du Golfe. Cette réalité est prolongée par un autre phénomène : les projets d’hydrocarbures et les activités de forages se multiplient dans toute la Méditerranée, au point d’affecter les équilibres généraux de sa géopolitique*.
L’hypothèse est d’autant plus vraisemblable si l’exploitation des gisements de gaz de schiste (notamment en Afrique du Nord) est décidée par les pays et sociétés civiles concernés. Une telle perspective ne devrait pas pour autant bouleverser fondamentalement la carte (déséquilibrée, rappelons-le) des gisements et sites d’exploitation des hydrocarbures en Méditerranée.
Les trois énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) totalisent en moyenne 80 % de l’approvisionnement énergétique des pays méditerranéens. Le pétrole reste la source d’énergie dominante, mais sa part dans le mix énergétique tend à diminuer en faveur du gaz naturel (Pierre Blanc). Les hydrocarbures (pétrole et/ou gaz naturel) sont concentrés dans le territoire (y compris maritime) des pays du Sud et de l’Est méditerranéen.
Outre l’autosuffisance énergétique (loin d’être atteinte pour un pays comme la Tunisie), certains de ces producteurs-exportateurs sont de véritables puissances énergétiques. C’est du moins le cas de l’Algérie et de la Libye, toutes deux membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP)). La déstabilisation de la Libye (depuis la chute de Kadhafi), les découvertes de réserves de gaz naturel et de pétrole en Méditerranée orientale (au large des côtes chypriotes, israéliennes, palestiniennes, libanaises, syriennes) et le développement d’une nouvelle région d’exploitation offshore d’hydrocarbures sont autant d’éléments susceptibles de modifier la carte énergétique (et donc géopolitique) du bassin méditerranéen dans son ensemble.
L’Algérie est actuellement la principale puissance énergétique de la Méditerranée. Même si ce leadership est loin d’être acquis à terme (voir infra). Le gaz naturel et le pétrole représentent encore près de 95% de ses exportations et constituent la principale source de revenus pour l’État. La manne financière tirée des richesses géologiques (surtout du gaz naturel) sert un État rentier dont l’économie nationale dépend des fluctuations du prix des hydrocarbures. Jusqu’à présent, cette richesse n’a pas permis au pays de sortir de sa condition globale de sous-développement (économie, infrastructures, services publics…).
Autre puissance énergétique maghrébine, la Libye a une géologie riche en hydrocarbures. Le territoire libyen abrite les plus importantes réserves de pétrole d’Afrique. Or le pays connaît une guerre civile qui provoque de lourds dysfonctionnements dans son industrie pétrolière. Ses capacités de production et d’exportation sont nettement affectées par la prise de contrôle des terminaux par divers groupes armés djihadistes, mais aussi par des problèmes de maintenance de ses infrastructures. Parallèlement, la manne pétrolière exaspère les tensions claniques et tribales et accroît la menace séparatiste/sécessionniste. L’Égypte détient, quant à elle, la troisième plus grande réserve de gaz naturel en Afrique, derrière le Nigeria et l’Algérie. Reste que la primauté donnée à l’exportation sur la satisfaction du marché intérieur et la consommation locale en forte croissance ont installé le pays dans une crise énergétique.
En Méditerranée orientale, des puissances énergétiques régionales émergent. Dans le bassin levantin, la découverte en 2009 et 2010 d’importants gisements offshore (après de vastes opérations de forage menées en eaux profondes au début des années 2000) a fait naître un nouveau pôle énergétique, celui de la Méditerranée orientale, lequel ne bouleverse pas pour autant la donne énergétique mondiale. D’une superficie de 83 000 km2, le bassin du Levant posséderait des réserves estimées, par l’US Geological Survey, à 1,7 milliard de barils de pétrole, et surtout à 3 452 milliards de mètres cubes (mmc) de gaz naturel. Ces réserves pourraient favoriser, au niveau régional, l’indépendance énergétique de certains pays, et même en faire des exportateurs de gaz. Pour ce qui est du pétrole, les réserves du Levant se situent à un niveau nettement inférieur à celles disponibles en Afrique du Nord, par exemple.
Les deux principaux champs gaziers israéliens sont celui de Tamar, exploité depuis mars 2013, et celui de Léviathan, dont Israël espère démarrer l’exploitation en 2017-2018. La compagnie américaine Noble Energy est le principal opérateur en charge de l’exploitation de Tamar et de la mise en valeur de Léviathan. Ces réserves de gaz permettent à Israël d’envisager l’indépendance énergétique et même de devenir un pays exportateur de gaz. En février 2013, Gazprom et Israël ont signé un accord portant sur l’achat, par le géant russe et pour une durée de 20 ans, de GNL (gaz naturel liquéfié) israélien provenant du champ de Tamar. Les infrastructures seraient financées par Gazprom, qui cherche aussi à acquérir des parts dans l’exploitation future de Léviathan. Dans le bassin du Levant, Chypre dispose également de réserves gazières offshore (en particulier grâce au gisement Aphrodite). La Russie entend jouer un rôle de premier plan dans les projets d’infrastructures destinées à évacuer le gaz chypriote vers le marché européen.
Si le Liban abrite des réserves en gaz non négligeables dans sa zone économique exclusive (ZEE), la Syrie possède les plus importantes réserves de pétrole du Levant. Fin 2013, une entreprise russe, SoyuzNeftGaz, a signé avec le régime Assad un accord portant sur l’octroi d’une licence d’exploration gazière et pétrolière pour une période de 25 ans des réserves situées offshore, alors même que la survie du régime est loin d’être assurée.
Cette répartition inégale des ressources avive les tensions et la conflictualité inter-meditérannéenne entre les rives, surtout sud et est. Enfin, le développement de l’exploitation des hydrocarbures en Méditerranée menace aujourd’hui des écosystèmes d’une mer semi-fermée qui abrite entre 4 et 18% des espèces marines connues …
* Béligh Nabli, Géopolitique de la Méditerranée, Paris, Armand Colin, 2015.
La rive nord ouest de la méditerranée africaine, c’est plus tôt l’Algérie et la Libye qui sont visés (2 pays gâtés par la nature au vu des hydrocarbures), ce qui aiguise l’appétit des anciennes puissances coloniale (France, Italie). Cependant la France et le Maroc associés, détiennent les plus grandes réserves mondiales de cannabis, phosphates (riche en uranium) et halieutiques divers puisés au Sahara occidentale occupé (bien que la France coloniale n’est pas un pays africain, plutôt pays de l’OTAN et l’appétit n’a pas de frontière). Ceci explique cela.
Ce n’ai pas les inégalités de répartition des richesses naturelle qui posent problème, c’est plutôt l’intervention des colons occidentaux puissamment implantés en Afrique pour piller les richesses ou créer des conflits de tout genres qui menace la stabilité (notamment en Libye, Mali, Niger, Tchad, Sahara occidental, Maroc Sénégal ou Cote d’ Ivoire).
Algérie n’a volé personne (hormis que ses dirigeants volent les pétrodollars algériens, pour les placer en France, Suisse ou USa), se trouve dangereusement menacés de toute part, car l’Afrique chasse gardée de la France, ne digère pas encore l’indépendance de l’Algérie (les armées française et USa contrôlent toutes les frontières de l’Algérie grace aux recrutements (sur place) de mercenaires marocains et africains).
Une guerre n’aura jamais lieu car l’armée algérienne est prête à toute éventualité. Mais ces tentatives d’intimidation peut provoquer de graves crises en Afrique (la Libye déjà déstabilisé via l’assassina de Kadhafi par la France, le Polisario et l’armée marocaine en alerte sans parler du terrorisme islamique).
La question qui se pose : la France veut la guerre en Afrique, mais une guerre, qui peut à coup sûr s’exporter en France (voire en Europe), c’est extrêmement dangereux.
La situation est donc figée.