Le rapport de l’OMS sur la qualité de l’air ambiant en milieu urbain est sans appel, un grand nombre de villes parmi les plus pauvres au monde, enregistrent les niveaux de pollution atmosphérique les plus hauts. L’Asie et le Moyen-Orient sont tout particulièrement touchés : dans ces deux seules régions se concentrent les 100 villes les plus polluées au monde.
L’étude montre que plus de 80 % des personnes vivant dans des zones urbaines sont exposées à des niveaux de qualité d’air ne respectant pas les normes fixées par l’OMS, les mauvais élèves en termes de qualité de l’air ambiant étant les villes à faibles revenus.
1.600 villes de 91 pays, ont été choisies pour établir le classement en fonction de la concentration des particules dans l’air ambiant. Les PM10 représentent la catégorie de particules dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres (fraction inhalable). Les PM2,5 ou très fines particules ont un diamètre inférieur à 2,5 micromètres. Il s’agit de particules qui « se nichent » dans l’appareil respiratoire et qui causent le plus de dégâts sur la santé. Selon l’OMS, ces particules sont impliquées dans la mort de 3.7 millions de personnes dans le monde, pour la seule année 2012.
Les deux pays les plus touchés par la pollution atmosphérique sont voisins: l’Inde est en tête du classement dont New Delhi, Patna, Gwalior et Raipur qui affichent respectivement un taux de 153, 149, 144 et 134 μg/m3 de PM 2,5. Le Pakistan, quant lui, se place juste après avec les trois villes : Karachi, Peshawar et Rawalpindi, dans lesquelles sont enregistrées respectivement les concentrations de 117, 111, 107 μg/m3 de PM 2,5.
Pas plus loin on retrouve la capitale du Qatar, Doha, 12ème de ce triste classement avec 93 μg/m3 de PM 2,5.
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Dans un classement regroupant 3000 villes du monde, les villes tunisiennes affichent respectivement les taux annuels de 34, 37, 25, et 38 μg/m3 de PM 2,5 pour Bizerte, Sfax, Sousse et Tunis, ( tandis que l’OMS recommande une moyenne annuelle de 10 μg/m3 de PM2.5), qui placent la Tunisie près du seuil critique.
Pourquoi agir en faveur d’une amélioration de la qualité de l’air ? Les études ont montré que la détérioration de la qualité de l’air en milieu urbain augmente pour les habitants des risques pour la santé : accident vasculaire cérébral, cardiopathie, cancer du poumon et maladies respiratoires aiguës. Pour cette raison, agir pour réduire la pollution atmosphérique implique directement une amélioration de la santé des populations.
L’évolution de la qualité de l’air ambiant ne se fait pas à sens unique: il est tout à fait possible d’inverser la tendance en appliquant des politiques environnementales adéquates. Des mesures environnementales seront-elles prises dans un proche avenir dans ce sens, en Tunisie pour réduire ces taux affichés par les villes tunisiennes? La réponse sera donnée dans le nouveau rapport de l’OMS. A suivre…