Les défis à relever étant nombreux et ardus, ce gouvernement saura-t-il en sortir vainqueur ?
Mohamed Ennaceur, président de l’ARP, vient d’annoncer au cours de la séance plénière consacrée au vote de confiance au gouvernement Chahed, en présence de 105 députés, que : « Le Parlement soutient ce gouvernement, en particulier dans sa lutte contre le terrorisme et pour booster la croissance économique du pays« .
Lors de son allocution, le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, a souligné pour sa part: « Ce remaniement ministériel intervient un an après la composition du précédent gouvernement. Nous avons misé sur un large consensus entre les partis politiques et les grandes organisations nationales pour une sortie de crise. La Tunisie a besoin plus que jamais de tous ses enfants. »
Et de poursuivre: » Ce gouvernement est un gouvernement de guerre dans la lutte contre le terrorisme et la corruption« .
Il ajoute que les défis sont de taille sur le plan socio-économique. Il déclare:« Le gouvernement d’union nationale a pour principal objectif de relancer l’économie ».
Youssef Chahed a également présenté les enjeux économiques stratégiques pour les trois prochaines années :
« Un déficit budgétaire qui ne devrait pas dépasser les 3%, un endettement qui ne dépasserait pas les 70%, une masse salariale à hauteur de 12.5%, des dépenses publiques et une croissance à 5% en 2020. Tout comme notre programme, a-t-il précisé, a pour objectif de réduire le taux de chômage de 3 points d’ici 2020« .
Et de poursuivre : »Pour sortir du cercle vicieux de l’endettement, nous avons besoin de faire des sacrifices et des réformes structurelles. Rappelons que les indices de développement ont été positifs pendant le premier trimestre de 2017. Il est important de renforcer les réformes, d’attirer les investissements locaux et étrangers, et ce, à travers un programme de restructuration des établissements publics pour qu’ils soient rentables et efficaces« .
Et de continuer : « Le partenariat public-privé repose sur la valorisation des ressources que l’Etat n’est pas capable d’exploiter seul. Nous devons solliciter l’effort de tous et envisager moins de bureaucratie pour booster l’économie ».
« Notre vision d’ici 2020 est de faire en sorte que les indicateurs économiques soient au vert. Pour cela, il faut garantir la stabilité politique« , a-t-il poursuivi.
Il conclut : « Il faut qu’il y ait une meilleure réforme en matière de répartition des subventions. Le programme gouvernemental changera l’ancien modèle de développement qui s’est révélé limité. Un nouveau modèle sera basé sur le partenariat public-privé. Notre objectif est de construire un État juste qui crée de la richesse et de la croissance« .
Qu’en pensent certains partis politiques ?
Rencontré à cette occasion à l’ARP, Houcine Jaziri, député du mouvement Ennahdha, a souligné: « Ce remaniement relève d’un intérêt national crucial. Il est aussi le fruit d’un large consensus des partis politiques comme Ennahdha, Nidaa Tounes, Afek tounes et bien d’autres. Nous avons besoin d’une feuille de route sur les défis économiques à relever et la vision du gouvernement pour la prochaine étape. Innover une équipe ne peut être que bénéfique pour une sortie de crise« . Interrogé sur le refus du Front populaire d’accorder la confiance au nouveau gouvernement, M. Jaziri a rétorqué que cela ne le surprend pas.
Karim Helali, député d’Afek Tounes, a déclaré qu' »il s’agit de la énième fois qu’on passe au vote de confiance pour un gouvernement. Dans cette nouvelle équipe gouvernementale proposée par Youssef Chahed, les compétences ne manquent pas comme le nouveau ministre des Finances, sur lequel on compte beaucoup surtout avec la dégradation de l’état des finances« . Et de poursuivre: « Nous continuerons de soutenir Youssef Chahed dans sa lutte contre la corruption. Jamais comme aujourd’hui la valeur travail n’a pris tout son sens ainsi que la stabilité politique », a-t-il conclu.