Tous les intervenants dans le panel sous le thème « Industrie de la santé : quelles coopérations pour les entreprises africaines et françaises ? », organisé le 6 octobre dans le cadre des Rencontres Africa 2017, ont été unanimes sur le fait que l’industrie pharmaceutique en Tunisie a de beaux jours devant elle. Cependant, des mesures doivent être mises en place afin de la booster au niveau de la formation adéquate, l’investissement et la révision de la législation.
La Tunisie ne manque pas d’atouts pour le secteur en question . Voici que le ministre de la Santé Slim Chaker a rappelé que la Tunisie est la première destination pour la santé en Afrique. Dans le même contexte, il a souligné l’importance de nouer des partenariats stratégiques afin d’améliorer le secteur à travers l’accès aux médicaments, le lancement de plusieurs centres de recherche et l’unification des efforts avant d’aller vers le marché Afrique. Le ministre a fait savoir que l’industrie pharmaceutique est un grand marché et nécessite une coopération triangulaire ( France, Tunisie et Afrique).
Si certains considèrent que le tourisme médical peut être l’un des fleurons de l’économie tunisienne, d’autres estiment que la santé d’un patient ne peut être envisagée de cette manière. D’ailleurs, lors de son intervention Néjib Soussia, PDG de Assistance Sanitaire, entreprise qui exerce au Cameroun, a dans son témoignage fait savoir que le terme tourisme médical n’est pas le terme adéquat pour mieux valoriser l’industrie de la santé et l’industrie pharmaceutique. Selon lui, les patients ont besoin d’une assistance dès le moment où ils arrivent à l’aéroport et jusqu’à leur retour, il ne s’agit pas de tourisme mais d’assistance tout court, considère-t-il. Un avis partagé par l’une des responsables du ministère de la Santé, présente au débat, et qui a affirmé que le ministère n’utilise jamais cette terminologie – » tourisme médical »- dans ses documents.
D’autres problèmes sont cependant plus préoccupants, à savoir la hausse des prix des services de l’assurance dans un certain nombre de pays africains. De même, l’intervenant a indiqué que plusieurs personnes ne peuvent pas accéder à l’assurance maladie. A tous ces problèmes la Tunisie peut apporter une solution, indique l’intervenant : dans le cadre d’un partenariat tuniso-français, il est possible d’apporter une solution adéquate en créant un système de santé adapté aux besoins de l’Afrique. Par ailleurs, il a considéré que la Télémédecine peut constituer une solution parmi d‘autres qui contribuent à la réduction des coûts.
Lors de son intervention, Zaouia Hamouda, directeur général des Laboratoires Pierre Fabre pour l’Afrique, a indiqué que l’interdépendance des pays africains et la proximité entre la France et la Tunisie peuvent contribuer à la résolution des problèmes en Afrique. A cet égard, il est revenu sur les partenariats noués par les Laboratoires Pierre Fabre en Tunisie.
De son côté, Docteur Wafa Troudi, directrice au Groupe de l’Université centrale, a abordé la question à partir de l’angle de la formation des compétences médicales nécessaires pour répondre aux besoins d’un marché en pleine effervescence. Elle a souligné le rôle important des universités dans la préparation des diplômés qui disposent des compétences adéquates pouvant répondre aux attentes du marché de l’emploi.