L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a alerté que les prix alimentaires mondiaux pourraient enregistrer des hausses comprises entre 8% et 20% dans le sillage de la guerre en Ukraine. En indiquant, qu’elle pourrait causer une baisse soudaine des exportations de blé.
Dans un communiqué, la FAO a souligné que la guerre ukrainienne menace d’aggraver sérieusement l’insécurité alimentaire dans le monde.
« Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et de la logistique de la production ukrainienne et russe de céréales et d’oléagineux, ainsi que les restrictions sur les exportations russes, auront des répercussions majeures sur la sécurité alimentaire », a affirmé dans une tribune aux médias, le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu.
Deux géants agricoles et des pays dépendants
Devant ce scénario, la FAO alerte que « huit à treize millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de sous-nutrition à travers le monde en 2022/2023».
Elle signale que la progression de la malnutrition sera particulièrement marquée dans les régions d’Asie-Pacifique et d’Afrique subsaharienne.
Selon la FAO, la Russie est le premier vendeur de blé au monde, tandis que l’Ukraine est le cinquième. Tous deux fournissent 19 % de l’orge, 14 % du blé et 4 % du maïs du monde. Et vendent, également, 52 % de l’huile de tournesol.
Les « perturbations » du conflit ne manqueront pas d’avoir un impact sur le marché mondial. Et ce en raison de sa « dépendance » sur ces deux pays en guerre, fait valoir la FAO.
Selon l’organisation, la céréale de la Russie et de l’Ukraine, est l’aliment de base pour plus de 35% de la population mondiale.
Dans ce contexte, elle a expliqué que l’Égypte, la Turquie, le Bangladesh et l’Iran, qui sont les plus grands importateurs de blé, achètent plus de 60 % de leur blé à l’Ukraine et la Russie, en important des quantités très importantes. En soulignant que, le Liban, la Tunisie, le Yémen, la Libye et le Pakistan sont eux aussi fortement dépendants de ces deux pays pour leur approvisionnement en blé.
Hausse des prix
En outre, l’organisation a expliqué que le maintien de la guerre cause l’augmentation des prix du pétrole brut à des niveaux élevés et prolonge, ainsi, le déficit d’approvisionnement mondial. Ainsi que, l’augmentation, des prix des denrées alimentaires et des aliments pour animaux de 8 à 22 % par rapport à leurs niveaux déjà élevés.
Elle a ajouté que les prix du blé, de l’orge, de l’huile de colza et de l’huile de tournesol ont affiché une hausse au cours de l’année 2021.
Les recommandations de la FAO
Pour déjouer ou limiter l’impact du conflit ukrainien, la FAO recommande de maintenir le commerce mondial des aliments et des engrais ouverts. Il s’agit aussi de trouver des fournisseurs de denrées alimentaires nouveaux et plus diversifiés.
La FAO préconise également « d’éviter les réponses politiques au cas par cas », citant par exemple, « la réduction des droits de douane à l’importation, ou le recours à des restrictions à l’exportation, pourraient aider à résoudre les problèmes de sécurité alimentaire d’un pays donné à court terme, mais ces mesures ne manqueraient pas d’entraîner une hausse des prix sur les marchés mondiaux ».