Paradoxe: pourquoi notre championne, Ons Jabeur, ne glane pas de titres dans les tournois prestigieux à l’instar de ceux du Grand Chelem; alors qu’elle figure au Top 10 de l’élite mondiale? Réponse: il faut se remettre en question et changer d’air. Et le plus vite sera le mieux.
Mais pourquoi notre championne nationale Ons Jabeur s’arrête-t-elle à chaque fois en si bon chemin, si près du but? Pourquoi la tenniswoman à l’immense talent, qui joue dans la cour des grands, n’a que peu de consécrations dans son palmarès? Comment expliquer le paradoxe de figurer au Top 10 de l’élite mondiale sans titre dans les tournois majeurs du grand chelem. A l’exception d’une place en quart de finale de l’Open d’Australie?
Blocage mental?
Il y a de toute évidence un mystère Ons jabeur. Et à 27 ans, il est temps qu’elle passe à un autre palier de sa carrière. Le temps qu’il lui reste pour gagner un ou plusieurs tournois majeurs est compté.
En, effet, il suffit d’analyser objectivement sa dernière finale perdue dimanche dernier au Tournoi de Charleston contre la Suissesse Belinda Bencic, 21ème au classement WTA, pour comprendre que Ons souffre d’un blocage mental et de défaillances physiques. Et ce, une fois arrivée aux ultimes phases de ses matchs décisifs.
Enorme déception
Prenons l’exemple édifiant de sa finale perdue au tournoi de Charleston, dimanche dernier, contre la Suissesse Belinda Bencic, 21ème au classement WTA.
Pourtant, la native de Ksar Helal entama son premier match sur les chapeaux de roue en emportant deux sets (6-3,6-2) contre l’Américaine N. Navarro. En huitième de finale, elle se débarrasse de la Roumaine Irina-Camelia Begu par le même score (6-3,6-2). En quart de finale, elle ne fait qu’une bouchée de l’Ukrainienne Anhelina Kalinina, toujours en deux sets (6-3,6-2). Enfin, en demi-finale, elle a du mal à se départager de la coriace américaine, Amanda Animisova ( 6-2, 1-6, 6-4).
Puis, vint le jour J, où la Tunisie toute entière attendait fébrilement la finale. Au terme de laquelle la Suissesse Belinda Bencic n’a eu besoin que de trois sets (6-1, 5-7, 6-4) âprement disputés et de 2h35 pour venir à bout d’Ons Jabeur. Remportant ainsi le sixième titre de sa carrière.
Ainsi, pour la Tunisienne, c’est une deuxième finale perdue à Charleston après celle d’avril 2021 face à l’Australienne Astra Sharma.
Il faut reconnaitre qu’après avoir perdu le deuxième set sur le fil du rasoir, et après l’égalité de points (3-3) au set décisif, la Suissesse, grâce à un mental de fer et une concentration hors pair, cravacha dur pour porter le coup de grâce à sa malheureuse adversaire. Une victoire bien méritée contre la 10ème joueuse mondiale après avoir battu Keys (24ème) et surtout Badosa (3ème), avant cette finale du tournoi WTA 500 de Charleston.
Les larmes d’Ons Jabeur
Et il fallait voir notre icone nationale effondrée, en pleurs. Pourtant, « je me suis dit de ne pas pleurer, mais c’est très dur. Nous avons travaillé très dur. Je ne sais pas combien de finales cela fait maintenant, mais j’espère que cela viendra bientôt », a-t-elle déclaré à un public tout acquis à sa cause. D’ailleurs, son adversaire, exemplaire de fair-play et de gentillesse naturelle a tenté de la consoler. « Ne pleure pas, tout le monde ici connaît tes qualités sportives et humaines… Je suis sûre que cela viendra! »
Nous avons tous essuyé une larme; mais bon, la vie continue.
Et si elle avait peur de gagner?
Mais, trêve de sentimentalisme béat et sachons tête froide garder. Car, faut-il rappeler que notre « ambassadrice du Bonheur » s’est toujours targuée de disposer d’un staff technique à 100% tunisien. A savoir: le tandem Karim Kamoun, son mari et son coach physique et son entraîneur Issam Jellali. Lequel lui a donné le maximum mais qui, admettons le, n’a plus grand-chose à lui offrir.
Or, sans mettre nullement en doute la compétence et le dévouement sans faille des compatriotes de notre championne, n’est il pas temps pour elle, si elle vise le haut niveau, de disposer d’un entraîneur de renommée mondiale; ainsi que d’un préparateur mental de haut niveau?
Car, eu égard aux derniers résultats au goût d’inachevé, d’impréparation physique qui laisse à désirer et surtout d’un mental parfois fébrile, une remise totale en question s’impose. Il y a urgence.