La BTE nouvelle est arrivée dans ses somptueux nouveaux habits. Elle affiche une ambition à l’égal de son nouveau siège, impressionnant de grandeur, d’harmonie architecturale, de luminosité, de fluidité, tout en étant d’une grande sobriété. L’édifice, qui fait pâlir d’envie des banques à réputation planétaire, surprend par sa beauté, son esthétique et sa fonctionnalité. Tout est étudié jusqu’au moindre détail. Et rien n’est laissé au hasard. L’édifice respire la plénitude et une saine ambiance de travail. L’espace idéal pour sublimer le travail en équipe, motiver au plus haut niveau l’ensemble de la hiérarchie bancaire et ancrer le sentiment d’appartenance à la banque. L’habit, dit-on, ne fait pas le moine. Pas si sûr. Les banques, de par leur statut et la manière dont elles sont perçues, ne doivent pas déroger à la règle. Il faut qu’au premier regard, il s’en dégage un sentiment de puissance, d’assurance et de sérénité. Le DG Jalel Azouz, un pur produit de la finance, ne dit rien d’autre quand il affirme que le nouveau siège les honore autant qu’il les engage.
Comment se porte la BTE à l’heure où elle s’installe dans son nouveau siège ?
D’aucuns connaissent maintenant la situation de la BTE. Mais, malgré cela, nous avons pu accomplir des réalisations. A l’heure du Covid-19 et de la crise économique que traverse le pays, la BTE a connu une évolution du Produit Net Bancaire (PNB) de l’ordre de 30%. Vous savez bien que nous sommes à une étape d’assainissement. Malgré cela, les choses bougent au niveau de notre part de marché et du développement de l’activité.
La banque détient un capital qui n’a pas progressé et il n’y a pas eu de renflouement de sa trésorerie. Ce qui est un handicap. La seule augmentation a été faite par incorporation de réserves et par introduction des actionnaires à dividende prioritaire. Ce qui est loin d’être le cas des banques de la place qui ont bénéficié d’une, de deux ou de trois augmentations de capital. Vous savez aussi qu’un capital de 90 millions de dinars, ce n’est plus d’actualité, quelles que soient les conditions. Cet historique est pour beaucoup dans les difficultés de la BTE.
Ne pensez-vous pas qu’il s’agit somme toute d’une performance, notamment avec un réseau si réduit de trente agences ?
Je suis totalement de votre avis. D’ailleurs, le message que je transmets souvent, c’est qu’une banque qui a 150 ou 200 agences peut se permettre d’avoir cinq ou même dix agences défaillantes, ce n’est pas aussi catastrophique que cela. Ce qui n’est pas notre cas.
Lorsqu’une seule agence ne tourne pas bien, c’est au fait une sur trente et c’est difficile à gérer.
Je veux dire aussi que pour avoir une place conséquente, les grandes banques de la place sont en capacité de traiter avec de grands groupes et de grandes entreprises. Est-ce bon pour nous ? Pas si sur, car certains de ces groupes sont saturés en crédits auprès de leur pool bancaire. De ce fait, vous constituez pour eux un bol d’oxygène. Mais le mouvement que vous réalisez avec eux n’est pas aussi important que cela et les tarifs non plus, car vous devez vous aligner sur les concurrents. Et lorsqu’advient une crise, vous êtes le premier à payer les pots cassés, dans la mesure où vous ne constituez pas une priorité. Cela s’est déjà vu, comme vous le savez !
Cela constitue une frustration chez les cadres qui ont accompli des efforts à ce niveau ?
Certes, oui, mais il fallait le faire. Sinon, on aurait coulé. A ce niveau, des événements sont venus encore compliquer notre situation, avec près de 40 milliards de provisions. Ce qui est positif dans tout cela, c’est que les provisions dont je parle, et pour l’année précédente aussi, se sont faites à hauteur de 100%. Sauf que les états financiers vont
générer du négatif.