Des dizaines de cadres et des agents de la STEG ont protesté hier devant le siège de l’ANC pour exprimer leur refus total du projet de loi sur les énergies renouvelables. Le projet proposé par le gouvernement est en effet actuellement examiné devant les commissions législatives de l’ANC en vue d’une prochaine adoption. Selon l’exposé des motifs annexé à la proposition du ministère de l’Industrie, « la loi vise à réglementer le cadre légal relatif à l’exécution de projets de production de l’électricité à partir des énergies renouvelables ; l’électricité produite est soit destinée à la consommation propre, soit vendue à la STEG, ou encore destinée à l’export ». Le projet de loi est à inscrire, selon ses concepteurs, dans le cadre d’un plan énergétique à mettre en place par l’Etat.
Et c’est d’ailleurs sur ce point que les protestataires orchestrent leur « contre-attaque ».
Les cadres et agents ne comprennent en effet pas « la précipitation et l’acharnement du gouvernement à faire passer la loi, alors qu’un tel pas demande une consultation nationale large et inclusive sur le secteur énergétique dans son ensemble».
Selon AbdelKader Jelassi, secrétaire général de la Fédération de l’électricité et du gaz, non seulement les compétences de l’Electricien national n’ont pas été consultées, mais le projet « vise à servir des agendas étrangers, notamment celui allemand ».
Mais pour les protestataires, au-delà de « la défense du principe de la souveraineté du pays, et du maintien d’un secteur aussi vital que l’électricité », leur opposition repose sur des arguments techniques. Selon l’un des ingénieurs de la STEG, l’étude du gouvernement qui table, d’ici 2030, à assurer 30% du mix-énergétique à partir des énergies renouvelables « n’est pas fiable ». « Il ne s’agit que d’une étude économique, je les défie d’avancer les études techniques du projet ! », a-t-il avancé.