Le tabagisme est un fléau qui fait des ravages avec près de 6 millions de morts chaque année, dont plus de 600 000 non-fumeurs qui meurent suite aux conséquences du tabagisme passif. Si des mesures rapides ne sont pas prises, le tabac sera responsable de la mort de plus de 8 millions de personnes chaque année d’ici 2030.
Le 31 mai de chaque année, l’OMS et ses partenaires célèbrent partout dans le monde la Journée mondiale sans tabac, une occasion annuelle pour alerter le public sur les dangers du tabac et mettre en lumière les politiques efficaces pour réduire sa consommation. À l’occasion de la campagne de l’année 2014, les pays sont encouragés à augmenter les taxes sur le tabac.
En effet, il semble que l’un des moyens les plus efficaces pour contrer le fléau du tabagisme soit l’augmentation des taxes sur la cigarette. Les études ont désormais prouvé que cette mesure est particulièrement efficace que ce soit pour la réduction de la consommation de tabac parmi les groupes à plus faible revenu mais aussi pour dissuader les jeunes de commencer à fumer. Il a été démontré que lorsque l’on augmente de 10% le prix des cigarettes, la consommation baisse de près de 4% dans les pays à revenu élevé, et d’environ 5% dans les pays à faible revenu ou revenu intermédiaire.
L’augmentation des impôts indirects sur le tabac s’est avérée, dans ce cadre, la mesure de lutte antitabac la plus efficace. Ainsi, le Rapport sur la santé dans le monde 2010 indique qu’une augmentation de 50% des droits d’accise (taxe qui porte sur la quantité et non sur la valeur) sur le tabac engendrerait un gain de plus de 1,4 milliard de dollars américains pour près de 22 pays à faible revenu. Dans le cas où cette somme colossale serait attribuée aux dépenses de santé dans ces pays, celles-ci pourraient augmenter d’un pourcentage pouvant aller jusqu’à 50%.
Dans le contexte actuel il est presque impossible de traiter des dangers du tabagisme, sans évoquer le rôle sans cesse grandissant de la cigarette électronique dans la réduction de la consommation de tabac.
Les données actuellement disponibles indiquent que les cigarettes électroniques sont de loin une alternative moins nocive à la cigarette classique et présentent des avantages non négligeables pour la santé chez les fumeurs qui passent du tabac à la cigarette électronique. Une revue de la littérature de tous les travaux sur le sujet réalisée par les Docteurs Polosa et Farsalinos , s’appuyant sur 114 études scientifiques, montre à plus d’un titre l’avantage de la e-cigarette sur le tabac classique. Certaines des conclusions de l’étude publiée dans la revue internationale Therapeutic Advances in Drug Safety sont les suivantes :
- La dépendance à la nicotine qu’induirait la cigarette électronique n’est pas problématique puisque le produit est consommé par des fumeurs ou anciens fumeurs déjà dépendants. De plus la e-cigarette ne délivre pas la nicotine aussi rapidement et aussi « efficacement » que les cigarettes classiques.
- Les études sur la composition chimique indiquent que l’utilisation de la e-cigarette expose le consommateur à des niveaux de produits chimiques toxiques beaucoup plus faible comparé à la cigarette classique. De plus, la grande majorité des plus de 4000 produits chimiques de la fumée du tabac ne figurent pas dans le e-liquide ou la vapeur de e-liquide des cigarettes électroniques. Il faut tout de même poursuivre les recherches pour analyser objectivement les effets de l’inhalation des substances aromatisantes utilisées dans le e-liquide.
- Aucune étude scientifique ne montre que la e-cigarette pourrait constituer une porte d’entrée vers le tabagisme.
Les avis sont de plus en plus favorables à la e-cigarette, et devant l’intention de l’OMS de classer la cigarette électronique dans la catégorie des produits du tabac, 53 experts de 15 pays ont incité , dans une lettre ouverte à la directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) , l’organisation mondiale à accorder cette nouvelle technologie un préjugé favorable.
Jacques Le Houezec, conseiller en santé publique et dépendance au tabac, membre de la Société Française de tabacologie, et signataire de la lettre affirme en effet que : « Si l’OMS arrive à ses fins et étouffe les e-cigarettes, elle passera à côté de ce qui est clairement une des plus grandes innovations de la santé publique des trois dernières décennies, pouvant sauver des millions de vies, et elle dérogera à sa propre charte qui propose de permettre aux consommateurs de prendre le contrôle de leur propre santé, ce qu’ils font déjà eux-mêmes par millions »
Que ce soit par le biais des campagnes d’information, l’augmentation des taxes ou la cigarette électronique, il est impératif de réunir toutes les forces nécessaires pour contrer la progression de l’usage du tabac , qui rappelons-le, est la principale cause évitable de mortalité dans le monde et est la cause de la mort de 10% des adultes à l’échelle mondiale.
Avec l’aimable collaboration de M. Sylvain Filatriau Gérant de Absolut Vapor
Je ne suis plus vice-président du CNCT, merci de corriger cela. Je suis conseiller en santé publique et dépendance au tabac.
merci, c’est noté, nous ferons le nécessaire.
Merci bien.