« C’est fini la Tunisie, c’est fini le tourisme », c’est ainsi qu’un reportage qui a braqué la lumière sur l’attentat terroriste survenu au Musée du Bardo a été intitulé. Ecrit par Elodie Auffray, correspondante de Libération Monde à Tunis, le titre n’a pas manqué de susciter l’indignation parmi les internautes.
Je reçois une pluie de messages pour dire que non, la Tunisie n’est pas finie
— elodie auffray (@elodieauffray) 18 Mars 2015
Nous l’avons vu d’ailleurs sur la page officielle du réseau social Facebook de Libération. Plus de 600 commentaires sur l’article plein d’indignation et de colère dont la plupart sont écrits pas des Tunisiens, même le changement du titre et les précisions de la rédaction n’ont pas apaisé la colère des internautes tunisiens.
Parmi les commentaires on cite celui d’Amina Nasri : « La Tunisie et ses 3000 ans d’histoire n’est pas finie. Le journalisme avec vous oui! » Et de Sami Chahed : « Au lieu d’être solidaires envers notre pays frappé de plein fouet par un terrorisme lâche, vous essayez de nous couler, vous auriez dû sortir les mêmes titres pour les attentats de charlie, bande de lâches!!!! » Et encore celui de Trabelsi Trab : « Si la France n’est pas finie après une fusillade en plein cœur de Paris, la Tunisie non plus, elle résiste le poing levé ».
Sans vouloir accabler notre consoeur, nous avons l’obligation morale – comme plusieurs médias tunisiens d’ailleurs – de répondre à un titre pareil qui ne fait que condamner la Tunisie à un moment où elle subit un acte terroriste le plus hideux de son histoire.
À un moment où des victimes innocentes ne sont pas encore enterrées, où tout un peuple vit sous le choc du drame, où la menace terroriste frappe pour la première fois en plein cœur de Tunis, « Libération » surfe sur la vague en choisissant un titre pour faire le buzz ! Et pas n’importe lequel, un buzz qui se nourrit d’un drame épouvantable – tous les moyens sont bons pour augmenter son lectorat et vendre les bannières publicitaires, semble-t-il.
Ce titre de « Libé » nous amène à nous interroger : « Sur quelles indices économiques et statistiques vous êtes-vous basés pour décréter la fin de notre pays ? ». L’histoire, ô combien prodigieuse en leçons, nous a montré le contraire. Les attentats du 11 septembre 2001 ont-t-ils mis fin au tourisme aux Etats-Unis ? Les prises d’otages du théâtre de Moscou, un certain 26 octobre 2002 ? Et ceux de Madrid en 2004 ? La leçon a tiré est qu’après la pluie, le beau temps ne manque pas de prendre la place qui lui revient de droit avec un soleil radieux en prime . Celui de la Tunisie brillera de mille éclats du haut de ses 3000 ans d’histoire.
Le peuple tunisien, initiateur du printemps des révolutions arabes, a su défier le régime dictatorial de Ben Ali, un certain 14 janvier 2011 et saura résister face aux vendeurs de la mort et autres propagateurs d’idéologies barbares et moyenâgeuses.
j’ai envie de dire : bravo ! car, il m’est arrivé de penser que certains groupes politiques d’envergure avaient plus facilement semer et pratiquer la division et l’exclusion que l’unité et l’action constructive humaniste démocratique intergénérationnelle et altermondialiste, parfois au profit d’un corporatisme national ou international de toute obédience…. Mes propos m’ont valu beaucoup de dévalorisations aussi !