La cinquième édition de Dream City, organisée par l’association « l’Art rue », se tiendra du 4 au 8 novembre 2015 à la Médina de Tunis. Contacté en marge de la conférence de presse tenue hier 14 mars pour présenter l’événement, Sofiane Ouissi, codirecteur artistique de Dream City, nous a présenté l’événement en tant que plateforme qui permet de déambuler dans les rues de la Médina et de découvrir des œuvres (Théâtre, danse, musique, documentaire, installation).
Revenant sur les critères de sélection des artistes qui participeront à l’événement, notre interlocuteur a affirmé que le festival opte pour la page blanche : « Autrement dit, on n’invite pas des artistes ayant des projets préétablis, nous ne sommes pas une vitrine, nous sommes un laboratoire de réflexion qui veut réfléchir sur la société tunisienne dans le sens le plus large », précise-t-il.
D’ailleurs, plusieurs artistes vont venir d’Afrique du Sud, Suisse, France, Syrie, Belgique, Malte en plus des artistes tunisiens. Concernant les critères de choix des artistes, le cahier des charges de cette édition propose à ce que les œuvres artistiques répondent à la thématique art et lien social en ce sens que l’œuvre artistique doit impliquer les habitants de la Médina : « Les habitants peuvent être acteurs et/ou médiateurs dans l’œuvre artistique ».
Les artistes sélectionnés auront deux étapes à suivre : la première, celle de la création, s’étale du 3 au 17 mai et la deuxième durant tout le mois d’octobre pour finaliser leurs œuvres conçues pour la Médina.
Évoquant l’aspect économique et touristique de l’événement, Sofiane Ouissi a affirmé que. : « Les commerçants de la médina m’arrêtent à tous les coins de rue pour me demander la date de démarrage de Dream City. En 2012, durant le festival de Dream City, certains commerçants ont pu vendre des stocks de 6 et 8 mois. Les restaurants et les cafés avaient fait le plein et j’ai constaté que des commerces parallèles ont été créés autour de l’événement », indique-t-il. « Nous faisons tout pour contribuer au développement de la médina », ajoute-t-il.
Pour notre interlocuteur, la Médina n’est pas seulement une vitrine du patrimoine car elle dispose d’une histoire propre à elle qu’il faut valoriser :« Nous allons la protéger car l’art a cette magie de défendre ces espaces qui ont besoin de plus d’investissements et de développer davantage l’action artistique », dit-il.
Sofiane Ouissi a également proposé de prolonger la durée de l’événement de 5 jours à un mois : « Aujourd’hui, le festival dure cinq jours, on pourrait imaginer qu’il se déroule sur un mois mais les moyens financiers manquent pour le faire et mettre en avant cette force artistique au service de la ville, de la citoyenneté, au service du commerce », fait-il remarquer
Notons que la première édition de Dream City a vu le jour en 2007. Les œuvres proposées, d’une durée moyenne d’une quinzaine de minutes, sont rejouées toutes les 30 minutes.