La violence à l’égard des femmes se manifeste de plus en plus, sous plusieurs formes, y compris la violence économique. Elles sont nombreuses à l’avoir subie.
Le recours à la violence économique est une arme de guerre, mais aussi la conséquence des situations alarmantes qui touchent plusieurs régions dans l’ensemble du pays. C’est en substance ce qu’a déclaré Dalenda Largueche, directrice générale du Credif, lors d’une conférence tenue hier au siège du centre de recherches dédié à la femme, à l’occasion des journées ouvertes ayant pour thème « La lutte contre la violence à l’égard des femmes ».
L’étude a montré que 53.5% des femmes sont victimes de violence économique. La première violence, qui arrive en tête, est la violence physique qui représente 78.3% des cas, ce qui est tout de même important, annonce la directrice du Credif.
Alors comment peut-on définir exactement la violence économique?
« On la définit par la négation du droit au travail. Mais ce que nous vivons aujourd’hui, dans un contexte post-révolution, est une situation alarmante sur le plan économique. On sait très bien que le taux de chômage chez la femme reste le plus élevé, car contrairement à l’homme, elle est la première touchée. Cela prouve quoi? Que cette violence est basée sur le genre. »
Elle poursuit : « Il est de notre devoir d’observer cette réalité pour l’analyser et présenter des recommandations pertinentes aux décideurs. Concernant ce rapport, il touche essentiellement les ouvrières dans le secteur du textile en premier lieu (78%). Malheureusement, le constat est réel, nous sommes en retard par rapport aux autres pays arabes, quand on parle de lutte contre la violence faite aux femmes. »
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Selon le rapport, il faudrait booster l’économie en donnant l’opportunité à ces femmes de se lancer dans l’entrepreneuriat féminin (encadrement, formation, coaching). Toutes les interviewées, sans aucune hésitation, ont exprimé un besoin urgent et fort pour des formations spécifiques, indique le rapport.
Quel est le sort des femmes licenciées? L’étude a montré que depuis les cinq dernières années, le nombre des femmes licenciées a atteint 18 768, sans tenir compte des trois derniers trimestres de l’année 2015. Ainsi, le nombre des licenciées reste le plus élevé avec 6 736 en 2013, et une légère baisse en 2014 pour atteindre 3253.
Or,comment aider ces femmes licenciées à reprendre de nouveau le travail? Selon Mme Largueche, « il faut les inciter à créer leur propre entreprise. Il faut qu’elles innovent et se défassent de l’idée que l’Etat va leur fournir du travail. Prenons l’exemple du textile, qui connaît des difficultés, il est temps de réfléchir à d’autres solutions, à de nouveaux mécanismes », estime-t-elle.
Elle conclut : « Vous savez, la plupart de ces femmes n’ont pas accès ni à la couverture sociale, ni à l’indemnité chômage. Il faudrait réfléchir à tout ceci. »
Rendre compte des résultats d’une enquête certes est efficace, mais ne serait-il pas mieux de mettre fin aux violences à leur encontre, en promulguant des lois fermes?