Mehdi Mabrouk, ancien ministre de la Culture, est revenu, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, sur les priorités du ministère de la Culture dans le prochain gouvernement de Youssef Chahed.
Pour notre interlocuteur, l’Accord de Carthage ne contient pas de priorités culturelles. Mais « il faut utiliser la culture au service des objectifs qui y sont mentionnés », indique-t-il.
Ainsi, il a considéré que la lutte contre le terrorisme et la corruption ne peut être menée s’il n’y a pas une culture anti-terroriste et une culture anti-corruption derrière. « L’Accord de Carthage s’appuie et se base nécessairement sur cette culture, sinon c’est la déception », avance-t-il.
En ce qui concerne les prochains défis auxquels le ministre de la Culture devra faire face, Mehdi Mabrouk, en premier lieu, a souligné l’importance d’une révision radicale de la politique de la subvention. D’après lui, la subvention doit être rationalisée afin d’éviter de dilapider les fonds du Trésor public. Justifiant ce choix, l’ancien ministre a cité les critères de compétence pour l’octroi de la subvention, sa rentabilité, la bonne ou mauvaise gestion de la subvention.
Le deuxième défi d’après l’ancien ministre de la Culture serait la vulgarisation de la culture dans les régions de l’intérieur, notamment dans les quartiers, tout en se basant sur la culture de la proximité. « Car pour le moment, la culture est encore une culture de festival et d’occasion, raison pour laquelle il faut la transformer en pratique quotidienne », précise-t-il. Pour lui, la culture doit s’introduire dans les quartiers, les usines et tous les types d’établissement.
Le troisième défi est relatif à la révision du rôle et de la nature des maisons de la culture. « Je me demande sérieusement si les jeunes Tunisiens ont besoin des maisons de la culture sous leur forme actuelle et s’il ne faut pas vraiment les révolutionner et les transformer en théâtre, salles de cinéma et galeries », s’interroge-t-il.