Les mesures d’audience durant le mois de Ramadan dressent un tableau plus nuancé. Une polémique qui a agité la Toile ces derniers temps.
En effet, la HAICA a interdit la publication des résultats de la mesure d’audience audiovisuelle des sondeurs d’opinion, une décision qui a soulevé un tollé auprès des instituts de sondage. Cela dit, le communiqué de la HAICA précise le souci d’organiser le secteur de mesure d’audience conformément aux standards professionnels en vigueur dans ce domaine.
Qu’en pensent certains instituts de sondage ?
Nébil Belaam, PDG d’Emrhod Consulting, a souligné: « Il convient de savoir dans quel cadre précis nous nous situons. Même s’il y a eu une polémique durant le mois de Ramadan et que ce n’est pas nouveau. Il est important de définir les enjeux aussi bien pour les médias que pour les producteurs des émissions ». Il ajoute: « Cette année, cette problématique a pris une dimension spectaculaire. Le débat s’impose vis-à-vis de la position de la HAICA ».
Quelle serait la solution? Pour lui, la solution consiste à créer un seul institut qui utilise la méthodologie électronique via des audimètres qui dévoilent chaque jour les audiences des chaînes.
Comment ça marche? : « Il s’agit d’un outil qui se place directement à la télévision. Comme ça, il n’y aura pas un risque de dérapage ou d’incohérence. Ce dispositif permet de mesurer l’audience à partir d’un échantillon de 15 mille personnes ».
Et de poursuivre : pour que le système soit fiable et objectif, il faut un audit externe par le biais des instituts spécialisés sélectionnés à travers un appel d’offres. Cependant, si cet audit s’avère insuffisant, il sera remplacé par un autre et ce pour montrer qu’on ne peut pas être livré à soi-même et le problème sera résolu et on n’aura plus ce genre de polémiques », a-t-il souligné.
Ahlem Hachicha Chaker, analyste politique, a fait savoir que la HAICA s’est choisi un style. Elle précise: » Elle a choisi de donner à son rôle de régulation un style assez autoritaire. Elle se positionne dans le contrôle plutôt que l’accompagnement et la collaboration avec les médias. Sa prise de position sur les sondages s’inscrit dans cette optique ».
D’après elle, la décision de la HAICA en date du 15 juin est clairement une tentative de contrôle d’un des aspects les plus naturels de l’audiovisuel : la mesure d’audience. Cette décision fait d’abord preuve d’autoritarisme, ensuite de conservatisme et de frilosité face à une évolution naturelle de la scène médiatique. Elle est d’autant plus futile et inutile parce que la HAICA ne peut pas empêcher les annonceurs de commander des enquêtes d’audience et elle peut encore moins empêcher les instituts de sondage de les publier.
Elle conclut : « Une erreur d’appréciation de plus de son rôle de régulation. Et pourtant ce ne sont pas les chantiers qui manquent dans le domaine ».
Plusieurs artistes connues, comme Lotfi Abdelli, ont réfuté les résultats des sondages d’opinion relatifs aux feuilletons ramadanesques, dénonçant ainsi les chiffres publiés par Sigma Conseil qui, selon eux, sont erronés et qui induisent les Tunisiens en erreur.