Qui a financé les réseaux qui ont envoyé les jeunes Tunisiens dans les zones de combat ( la Syrie, l’Irak, et la Libye) ? La commission d’enquête sur les réseaux responsables de l’envoi des jeunes Tunisiens dans les zones de combat commence à donner des résultats, lors de la réunion tenue aujourd’hui à l’ARP. En tout, ils sont plus de 3000 Tunisiens (60% en Syrie et 40% en Libye) empêtrés dans les zones de tension se trouvant les zones de tension, sachant que plus de 30 mille Tunisiens ont été empêchés de partir.
De ce fait, Leila Chettaoui, vice-présidente de la commission d’enquête, a souligné que plusieurs financements, en provenance des pays du Golfe et principalement du Qatar, ont été enregistrés au profit des associations dont les activités demeurent suspectes. “A un moment donné, les virements sont passés de 100 mille dinars à 3 millions de dinars”, a-t-elle fait remarquer, en poursuivant: “ Les fonds versés étaient durant la période de la troïka”.
Dans une déclaration exclusive à leconomistemaghrebin.com, Mme Chattaoui a rappelé que la corruption et le terrorisme sont intimement liés surtout au niveau de la frontière tuniso-libyenne.
Elle précise: » L’unique motivation de ces jeunes qui rejoignent les zones de combat, c’est l’argent, rien à voir avec une quelconque idéologie. » Cela dit, un grand nombre de jeunes sont revenus et savent comment manipuler des armes. Ils sont dangereux », a-t-elle dit. Et de poursuivre: » De ce fait, ils vont essayer d’appliquer en Tunisie ce qu’ils ont appris dans les zones de combat. Je l’avais dit à maintes reprises il va y avoir une attaque au sud tunisien, du côté de Tataouine et de Remada. C’est pourquoi une extrême vigilance s’impose ».
Citant l’exemple Meftah Manita, le terroriste ayant fait l’objet d’un avis de recherche et qui a été abattu le 7 mars 2016, Mme Chettaoui a fait savoir que c’était un homme de main, chargé de vendre des devises de petit circuit, devenant du jour au lendemain le vis à vis de certains groupes puissants sans scrupules pour faire passer les terroristes et la drogue.
Par ailleurs, la Commission d’enquête entend auditionner, dans les prochains jours, certains responsables du ministère de l’Intérieur et quelques-uns des prisonniers qui avaient un lien direct avec l’envoi des jeunes, nous apprend Héla Omrane, présidente de la Commission d’enquête sur l’envoi des jeunes dans les zones de conflits à l’ARP.