La loi de Finances 2018 doit s’éloigner des mesures d’austérité, plaider pour la justice fiscale et prendre en considération le pouvoir d’achat des Tunisiens qui ne cesse de se dégrader, affirme Messaoud Romdhani, nouveau président du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) à leconomistemaghrebin.com.
Messaoud Romdhani estime que l’insurrection du 17 décembre 2010 au 14 janvier 2011 ne revendique qu’une seule chose : la justice sociale. Or la classe politique ne semble pas l’avoir compris, regrette-t-il. « Je constate l’absence d’une politique sociale avec des orientations claires », lance-t-il.
Pour notre interlocuteur, le pays passe par une crise économique et sociale à la fois. Les deux crises sont claires à travers maints indices. Pour la crise économique, les chiffres officiels indiquent le contexte difficile de l’économie tunisienne (déficit commercial, déficit budgétaire, dévaluation du dinar et autres). Pour la crise sociale, elle se manifeste par la hausse des mouvements en 2016 par rapport à 2017 et les chiffres alarmants sur le taux du chômage.
Mais comment résoudre ces crises ? Pour notre interlocuteur, la justice fiscale est de mise et « chacun doit contribuer selon ses capacités ». Et de recommander le recouvrement des dettes des entreprises publiques et celles des personnes physiques et morales auprès de la douane, plutôt que de recourir aux contribuables pour leur imposer de nouveaux impôts et de nouvelles taxes. En outre, il préconise de mener une lutte acharnée contre la contrebande qui alimente l’évasion fiscale et menace l’économie nationale », déclare-t-il.
En dernière analyse, conclut-il, si à travers le PLF 2018 l’Etat compte emprunter la voie de l’austérité, il ne faudra pas s’étonner de voir les classes défavorisées s’appauvrir davantage et les mouvements sociaux reprendre de plus belle. A bon entendeur…
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