«Le financement en Afrique : quelles solutions pour les entreprises ?», tel est le thème débattu par Mondher Ghazali, Directeur Général de l’UIB, Tarek Chérif, président de la Conect et Zied Oueslati, Associé Partenaire – Africinvest, et ce, dans le cadre des Rencontres Africa 2017 – Tunis, tenues les 05 et 06 octobre.
Mondher Ghazali a fait remarquer qu’on constate aujourd’hui un foisonnement en termes d’innovation financière en Afrique, touchant en premier lieu la clientèle de particuliers à travers le mobile paiement, diverses solutions de microcrédits ou de financement alternatif …Ceci participe à une amélioration de la formalisation de l’économie qui ne peut qu’impacter positivement le financement des entreprises.
uliers, au profit des entreprises et du financement de l’économie en général.Et pourtant des chainants manquants restent à découvrir et des solutions à inventer de manière à porter davantage cette innovation financière, qui intervient chez la clientèle de partic
Il a indiqué que l’économie tunisienne a connu, en termes de développement du financement des rythmes qui sont relativement importants depuis la révolution, avec une croissance des concours à l’économie de l’ordre de 10%, très nettement au-dessus de l’accroissement du PNB. C’est pourquoi, ces dernières années, nous sommes sur un trend haussier de la bancarisation de l’économie ; et on connaît une forme d’acheminement des financements vers le secteur public d’une part, et d’une concentration sur une partie des opérateurs de très bonne qualité avec une information financière relativement transparente, d’autre part.
Face à cette situation, la question qui se pose : comment mieux financer le reste de l’économie surtout qu’un certain nombre d’opérateurs ont du potentiel mais n’ont pas d’accès au financement pour réaliser leurs projets ?
M. Ghazali a précisé qu’aujourd’hui, environ 40% des entreprises en Afrique affirment que l’accès au financement constitue un handicap majeur pour réaliser leur développement, dont 30% d’entres elles sont de grandes entreprises.
Par rapport à cette échelle africaine, l’accès au financement pour les entreprises en Tunisie est moyennement passable. D’ailleurs, il y a un accès au financement qui est relativement bon mais il y a des rigidités qui restent relativement importantes, notamment au niveau de la réglementation, la communication sur la stratégie, le développement des solutions alternatives…
De son côté, Tarek Chérif a indiqué que « l’accès au financement en Afrique est très compliqué. Pour la Tunisie, le plus grand problème c’est le financement surtout pour les PME, parce que les banques sont plus tentées par les grands groupes, les entreprises publiques et les crédits de consommation. Et tant qu’on n’a pas trouvé les solutions qu’il faut, ce problème d’accès au financement ne sera pas résolu ».
Et d’ajouter : « en termes de développement à l’international, les entreprises tunisiennes sont bien accompagnées sur le plan financier, mais il y a toujours des problèmes administratifs qu’il faut résoudre, notamment au niveau de la BCT.
Aujourd’hui, les entreprises tunisiennes n’ont pas, selon M. Chérif, beaucoup de choix à part l’exportation et l’internationalisation, mais il faut mettre les instruments nécessaires pour que ces entreprises puissent avancer sans problèmes.
Dans le même sillage, Zied Oueslati a estimé que le problème en Tunisie consiste dans la mise en place de tout un écosystème. C’est-à-dire il n’y a pas que les banques pour financer, il y a toute une série de mécanismes et d’institutions qui peuvent financer les entreprises, par exemple la micro-finance, les fonds d’investissement…
Pour ce faire, les autorités doivent être conscientes et convaincues de cette problématique pour que les PME tunisiennes puissent être plus compétitives et se développer à l’international.