La crise profonde que traverse le pays actuellement a engendré une situation intenable pour les finances publiques. Cette situation difficile est matérialisée par une croissance chétive tirée par la consommation avec une baisse des investissements et des exportations, un endettement public de près de 70% du PIB, un déficit courant record, une inflation galopante, un dinar au plus bas face aux monnaies étrangères, des réserves en devises au seuil de la cote d’alerte, une situation alarmante des caisses sociales, des entreprises publiques déficitaires, un ratio salarial /PIB parmi les plus élevés au monde.
Invité par l’Alumni IHEC Carthage pour débattre des moyens à mettre en oeuvre pour atténuer un tant soit peu la crise profonde que connaissent les finances publiques et des voies de retour de la croissance, Taoufik Rajhi, ministre délégué auprès du chef du gouvernement, chargé des Grandes Réformes, a souligné que la crise des finances publiques remonte à 2011. « Nous n’avions pas l’espace fiscal nécessaire pour diminuer le déficit budgétaire. Le problème est lié au recouvrement fiscal », a-t-il précisé.
La compensation, la hausse de la masse salariale, le déficit des caisses sociales et la défaillance des entreprises publiques sont considérés parmi les grands chantiers du plan de réformes envisagées.
Pour l’année 2018, Taoufik Rajhi a fait savoir que l’objectif consiste en une consolidation budgétaire basée sur les réformes. « La loi de finances 2018 est bonne pour le pays. Les nouvelles mesures sont justes et équitables », assure-t–il.
Pour Taoufik Rajhi, cette crise est essentiellement causée par l’augmentation de la masse salariale qui, représente selon lui, la bête noire des finances publiques qu’aucun gouvernement n’a réussi à résoudre. « Le budget ne permet pas la relance », a-t-il regretté.
Comment maîtriser les salaires et les négociations sociales ? « C’est seulement en cas de croissance supplémentaire qui nécessite un recrutement basé sur le taux de remplacement à travers des départs à la retraite volontaires ou autres », répond M. Rajhi.
La caisse de compensation, qui représente aussi une des difficultés majeures que rencontrent les finances publiques, sera basée sur le ciblage pour s’attaquer aux problèmes des filières avec des ajustements de prix.
« Le projet de la loi des finances 2019 sera consacrée, dans une grande partie, à la réformes des entreprises publiques », a-t-il assuré.