Le 2 février est un jour de colère pour les journalistes. Objectif: Lutter contre les agressions et les intimidations que subissent les journalistes. En cette journée, le Syndicat national des journalistes tunisiens SNJ appelle à porter des brassards rouges et à un sit-in devant le siège du syndicat national.
« Un sit-in réussi aussi bien à Tunis que dans d’autres villes », nous affirme Saoussen Chahed, membre du bureau exécutif du SNJT, en ajoutant: “Nous ne tolérons plus que les autorités nous agressent ou encore qu’elles nous intimident. Ce temps là est révolu. Il n’y a plus de raison de se taire. D’ailleurs, nous allons nous défendre jusqu’au bout ».
Après l’appel lancé du syndicat National des Journalistes Tunisiens, les mouvements de protestation ont été observés un peu partout dans l’ensemble du territoire tunisien. Ils sont plusieurs journalistes de différents médias à protester contre un retour d’une main mise sur le secteur de l’information.
Faire face à la campagne menée contre les journalistes depuis ces derniers temps ( de la part de certains syndicalistes des sécuritaires), le SNJT a décidé non seulement d’agir, mais de protester contre toute forme d’agression ou d’actes ou encore des intimidations à l’encontre des journalistes.
Maher Sghaier, journaliste, lui aussi est outré de qui se passe en ce moment. Il nous confie: “ Ce n’est pas pour rien si nous protestons aujourd’hui. A l’heure actuelle, les intimidations , les agressions verbales sont à l’ordre du jour. Il est plus que nécessaire de stopper ce genre d’agissements. Ceci dit, nous empêche de travailler en tant que journaliste et nous amène à nous poser des questions. Maintenant ce qu’a fait le syndicat des forces de l’ordre est impardonnable. Notre message est clair: nous demandons le respect de notre métier ”.
De son côté, Wissal Kassraoui a rappelé, elle aussi, un feed-back des intimidations de la part de certains sécuritaires. Elle souligne: “Ce qui est tout de même aberrant c’est qu’après sept ans on en arrive à ce stade. Nous pensions avoir fini avec le système autoritaire et le voilà de retour », en ajoutant: « La liberté d’expression est un des grands acquis de la révolution et la parole doit être libre et non le contraire ».
Liberté d’expression n’est pas un vain mot. Etre libre dans ses paroles c’est de pouvoir s’exprimer librement. Dans cette situation instable et morose où le pays se trouve, on a besoin de renforcer la liberté d’expression et non de l’astreindre. Et comme disait Thomas Jefferson, le 3 ème président des Etats Unis, en 1787 : “ s’il me fallait choisir un gouvernement sans journaux ou journaux sans gouvernement, j’opterais sans hésiter pour la seconde proposition”.