Il est impossible d’arrêter brutalement la cigarette. Les femmes fument désormais plus que les hommes. Tout le monde est conscient des risques du tabagisme. Vraiment ?
Simon Chapman, professeur émérite en santé publique à l’université de Sydney et auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur le tabagisme, tord le cou à un certain nombre de mythes les plus répandus.
Faux : on peut réduire les risques de santé liés au tabagisme en diminuant la consommation
Certes, fumer 5 cigarettes par jour au lieu d’un paquet de 20 amoindrit la probabilité de mort prématurée. Mais diminuer la dose de tabac plutôt que de stopper net n’est qu’un attrape-nigaud. Toutes les études l’ont démontré d’une manière nette : pour les fumeurs, réduire les risques du tabac se traduit par un arrêt complet et définitif.
Faux : impossible d’arrêter la cigarette sans aide ni médicaments
Sur 100 ex-fumeurs ayant arrêté de fumer, entre deux tiers et trois quarts d’entre eux l’ont fait sans aucune aide.
Lors de leur dernière tentative couronnée de succès pour se libérer de l’emprise de la cigarette, ils n’ont eu recours ni à des substituts de nicotine, ni à des prescriptions de médicaments, ni à une quelconque thérapie dite « douce ».
Morale de l’histoire : oui, on peut arrêter sans l’assistance d’autrui. Un sevrage brutal sans aucune aide. Adieu la dernière cigarette, sans regret et sans possible retour en arrière !!
Bien entendu, c’est un message que les multinationales de l’industrie pharmaceutique cachent soigneusement.
Faux : les femmes fument plus que les hommes
Encore un faux mythe. Les femmes n’ont jamais fumé davantage que les hommes. De temps en temps, une étude s’épanche sur une seule tranche d’âge, celle des ados. Mais toutes les études s’accordent pour souligner que les hommes fument beaucoup plus que les femmes.
Ceux qui s’obstinent à affirmer que les filles fument plus que les garçons sont victimes, sans le savoir, de préjugés sexistes sans fondement scientifique.
Faux : on arrête de fumer à cause de contraintes budgétaires
De sérieuses enquêtes ont demandé à des ex-fumeurs pourquoi ils s’étaient arrêtés et à des fumeurs actuels pourquoi ils essayaient de le faire.
La réponse est sans équivoque : le souci de la santé actuelle ou future a été invoqué par 91,6 % des ex-fumeurs comme la raison essentielle d’arrêter. 58,7 % ont invoqué des questions de budget et 55,7 % des impacts de leur fumée sur autrui.
Faux : tout le monde est conscient des risques du tabagisme
Apparemment, tout le monde semble conscient des méfaits du tabagisme mais à des niveaux différents. En effet, tout le monde a entendu dire que le tabagisme accroît les menaces sur notre santé et qu’il est responsable de pathologies spécifiques. Hélas peu de gens apprécient exactement la gravité du tabagisme, sa sévérité et les probabilités de développer des maladies engendrées par le tabac.