Selon l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), les effets du Brexit sur le commerce mondial dépendront de la nature de l’accord auquel pourraient parvenir le Royaume-Uni et l’Union européenne, mais devraient surtout se limiter à ces économies.
Une baisse de l’investissement au Royaume-Uni est probable dans la plupart des scénarios prévisibles du Brexit, ce qui entraînerait une diminution de la capacité de production avec le temps.
Montée des tensions commerciales
Selon les estimations de l’OMC relatives aux perspectives du commerce en 2019 et 2020, le commerce mondial connaîtra encore de fortes turbulences en 2019 et en 2020 après une croissance plus faible qu’escompté en 2018, du fait de la montée des tensions commerciales et d’un accroissement de l’incertitude économique.
Selon les économistes de l’OMC, la croissance du volume des échanges de marchandises devrait tomber à 2,6% en 2019, contre 3,0% en 2018. La croissance du commerce pourrait ensuite rebondir à 3% en 2020 — à condition cependant que les tensions commerciales s’apaisent.
La croissance du commerce pour 2019 devrait probablement se situer entre 1,3% et 4%. Il convient toutefois de noter qu’elle pourrait être inférieure en cas d’aggravation des tensions commerciales, ou supérieure en cas d’apaisement.
D’après l’analyse des économistes de l’OMC, un scénario du « pire » entraînerait un recul du PIB mondial en 2022 d’environ 2% et une contraction du commerce mondial de quelque 17% par rapport aux projections de base.
À titre de comparaison, le PIB mondial a diminué d’environ 2% et les échanges mondiaux ont perdu quelque 12% en 2009 après la crise financière.
Ces derniers mois, les indicateurs prospectifs, dont l’Indicateur des perspectives du commerce mondial de l’OMC (WTOI), sont devenus négatifs. En février, l’indice du WTOI est tombé à 96,3, en dessous de la valeur de référence de 100, signe d’un affaiblissement de la croissance du commerce au premier trimestre de 2019.
L’atonie du commerce mondial persistera au premier semestre de 2019
Le fret aérien a également débuté l’année au ralenti, le nombre de tonnes-kilomètres de fret international ayant reculé de 3% en glissement annuel en janvier selon les statistiques de l’Association du transport aérien international (IATA).
Une indication des commandes mondiales à l’exportation tirée des indices des directeurs d’achat est aussi tombée à 49,1 en février, en dessous de la valeur de seuil de 50 qui marque la limite entre l’expansion et la contraction.
Si les prévisions actuelles relatives au PIB se vérifient, l’OMC prévoit une augmentation de 2,6% du volume du commerce mondial des marchandises pour 2019, avec une hausse plus marquée dans les économies en développement (3,4% pour les exportations et 3,6% pour les importations) que dans les économies développées (2,1% pour les exportations et 1,9% pour les importations).
La croissance du commerce mondial devrait reprendre légèrement en 2020 et atteindre 3%, la croissance des pays en développement (3,7% pour les exportations et 3,9% pour les importations) dépassant là encore celle des pays développés (2,5% pour les exportations et 1,9% pour les importations).
Globalement, les risques restent nettement à la baisse, toute amélioration potentielle dépendant d’une atténuation des tensions commerciales. Prises ensemble, ces données laissent supposer que l’atonie du commerce mondial persistera au premier semestre de 2019.