L’Association Tunisienne de Défense du Droit à la Santé, l’Association Tunisienne de Défense du Secteur public de la Santé et du Droit de ses Usagers et l’Association Tunisienne de Défense des Droits de l’Enfant remettent en question les chiffres officiels du ministère de la Santé relatifs à la couverture de la vaccination contre la rougeole. Ces chiffres sont de 98% pour la première dose et de 97% pour la deuxième dose. De ce fait, elles déclarent la guerre à la rougeole.
Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, 22 avril, les associations signataires ont affirmé qu’elles ne peuvent pas accorder de crédit aux chiffres officiels du ministère de la Santé.
Expliquant cette prise de position, elles rappellent que l’épidémie actuelle de rougeole a montré que ces chiffres ne correspondent à aucune réalité effective.
La société civile interpelle le ministère de la Santé
Les associations ont rappelé que la rougeole est une maladie qui peut être grave. Elle entraîne des complications parfois mortelles malgré une prise en charge adaptée, ainsi que des séquelles et des handicaps. Elles rappellent également que la maladie est très contagieuse. De plus, la vaccination est le seul moyen de prévenir la maladie. Et sa généralisation avec un taux de couverture vaccinale supérieur à 95% dans toutes les régions et les localités permet de mettre un terme à l’extension de la maladie. Évitant par là même les décès et les handicaps qui en résultent.
Les trois associations pointent du doigt le ministère de la Santé. Elles l’accusent d’être « responsable de l’inefficacité de la politique suivie pour lutter contre la rougeole et doit rendre des comptes ». Ainsi, les trois associations exigent l’ouverture d’une enquête objective et approfondie sur les défaillances qui ont caractérisé la politique vaccinale. Et également sur la gestion de cette épidémie et les décès et handicaps qu’elle a entraînés.
Par ailleurs, elles ne manquent pas d’appeler vivement les parents à vacciner rapidement leurs nourrissons âgés de 6 mois à 1 an contre la rougeole. Ainsi que de compléter la vaccination des enfants en retard ou non vaccinés et à respecter les règles de sécurité dans les contacts avec les personnes malades.
De la nécessité de fixer un plan pour la lutte contre la rougeole
Ainsi les trois associations de la société civile appellent à :
- Étendre cette campagne à tous les centres de santé de base qui ont une activité ordinaire de vaccination. Mais aussi aux points de rassemblement qui se trouvent dans les zones rurales.
- Procéder à une campagne active de rattrapage des enfants non vaccinés ou en retard de vaccination, analogue aux campagnes qui avaient lieu dans le passé à l’occasion de la semaine maghrébine de vaccination.
- Renforcer le contrôle de la chaîne du froid dans toutes les régions du pays pour préserver la qualité et l’efficacité du vaccin. Renforcer également les moyens logistiques et humains des directions régionales de la santé et des circonscriptions sanitaires.
- Accorder de manière urgente des moyens et des personnels supplémentaires aux services accueillant les cas graves de rougeole. Afin qu’ils puissent assurer leurs activités conformément aux recommandations scientifiques.
- Associer les médecins et les pharmaciens du secteur privé à cette campagne, tout en veillant au respect de la chaîne du froid par tous les intervenants.
Par ailleurs, les trois association appellent le ministère de la Santé à assurer une transparence totale et à publier selon une périodicité hebdomadaire au moins, toutes les données concernant cette épidémie au niveau national et régional.