Le mois d’août 2019 enregistrait 636 mouvements de protestation dont 97% de mouvements collectifs. Seuls 3% des protestations sont des protestations individuelles : suicide et tentative de suicide.
En effet, les mouvements de protestation qui portent sur l’accès à l’eau touchent les différents gouvernorats de la République. D’ailleurs, ces protestations se manifestent principalement à Gafsa, Kairouan, Nabeul, Sidi Bouzid, Tataouine et Sfax.
Dans son rapport du mois d’août, l’Observatoire social tunisien relevant du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) affirme que plusieurs Tunisiens dans plusieurs gouvernorats ont souffert à cause d’importantes interruptions d’eau potable durant deux jours. Cette situation a suscité des émeutes d’une région à une autre.
196 mouvements de protestation à Kairouan
Par ailleurs, les citoyens de Gafsa ont choisi de déposer les têtes des moutons devant les différents locaux de la SONEDE, en signe de protestation. D’autres choisissaient de bloquer la route et le trafic routier entre Tunis et Bizerte pendant une demi-journée. Cette situation a provoqué des affrontements entre les usagers de la route et les manifestants.
En effet, le problème de la disponibilité de l’eau ne s’est pas limité à l’approvisionnement domestique et à l’eau potable. D’ailleurs, ce problème touche également au secteur agricole. Un certain nombre de régions dans les gouvernorats de Béja, Jendouba, Le Kef, Kasserine et Nabeul ont enregistré des mouvements de protestation d’agriculteurs exigeant l’eau d’irrigation. Et ce, malgré le fait que cette année soit exceptionnelle en termes de précipitations. Le problème d’approvisionnement est demeuré le même sans aucune solution effective et efficace.
Ce mois a été marqué par les mouvements de certains agriculteurs. Ils réclament le versement de l’indemnité dont ils étaient censés bénéficier depuis le début de cette année dans le contexte des inondations survenues dans plusieurs régions à l’automne 2018.
Le gouvernorat de Kairouan s’installe dans la position la plus élevée des gouvernorats enregistrant des mouvements de protestation. 196 mouvements y ont été relevés. Suivis de manière inaccoutumée des gouvernorats de Nabeul et de Sidi Bouzid avec respectivement 69 et 67 mouvements et des gouvernorats de Gafsa et de Sfax qui ont enregistré 43 mouvements sociaux. Ensuite les gouvernorats de Sousse avec 35 protestations, de Tataouine avec 31 mouvements et de Tunis avec 29 contestations.