Dans son communiqué, le ministère du Tourisme revient sur l’affaire Thomas Cook. En effet, des touristes britanniques ont été empêchés de quitter leur hôtel à Hammamet. Il estime la version relayée par des médias britanniques « exagérée ».
A cet égard, le ministère précise que les touristes en question n’ont pas été pris en otage. Mais que les modalités de leur sortie ont été entravées pendant un laps de temps. Et ce, à la demande de l’un des responsables de l’agence de voyages. Afin de vérifier avec le T.O Thomas Cook les modalités de paiement des séjours.
Pour résoudre ce problème, le ministre du Tourisme, René Trabelsi, intervenait. Afin de laisser les touristes, qu’ils soient étrangers ou tunisiens, à l’abri des entraves liées aux réservations. Puisqu’il s’agit d’une problématique à régler professionnellement, entre les parties prenantes et sous la supervision du ministère.
Ainsi, après la présentation d’excuses aux touristes, ces derniers réussissaient à prendre leurs vols. Et à rentrer chez eux dans des conditions normales.
Par ailleurs, le ministère veillera, en coordination avec les hôteliers et les responsables des agences de voyages, à ce que ce genre d’incidents ne se reproduisent plus.
Vers la mise en place d’une stratégie pour éviter toute répercussion négative sur la Tunisie
En outre, le ministère souligne qu’il suit de près et depuis un moment, l’affaire Thomas Cook. Et qu’il œuvrera à mettre en place une stratégie. L’objectif est d’éviter toute répercussion négative de la crise que traverse ce T.O sur les hôtels tunisiens.
Dans le même sillage, Saloua Khiari, gouverneure de Nabeul, confirme, sur les ondes radiophoniques, que les touristes britanniques quittaient l’hôtel après l’intervention du ministre. Et étaient conduits à l’aéroport international Enfidha-Hammamet pour prendre leur vol.
Cependant, Mme. Khiari précise que ce problème se pose pour plusieurs hôtels en Tunisie traitant avec Thomas Cook.
De son côté, Jabeur Ben Atouche, président de la FTAV, assure que les touristes britanniques ont réussi à prendre leur vol; contrairement aux rumeurs qui circulaient.
En effet, plusieurs médias britanniques considéraient que ces touristes étaient pris en otage. A ce sujet, Bassem Ouertani, délégué régional du tourisme de Sousse, déclare qu’il s’agit d’une mesure ordinaire. Les hôtels l’emploient partout dans le monde, dans ce genre de situation.
Enfin, notons que la somme exigée de ces touristes s’élève à 2500 euros, selon le journal britannique The Independant.
En quoi consiste l’affaire Thomas Cook ?
D’abord, Thomas Cook, né en 1841, est le tour opérateur indépendant le plus vieux du monde. Il compte 22.000 employés dont 9000 au Royaume-Uni. Il reçoit au total 20 millions de clients par an. Et ce, sur 16 principales destinations.
Mais, très lourdement endetté, son horizon se dégradait fortement ces dernières années. Et ce, entre la concurrence acharnée des sites internet de voyage à bas prix et la frilosité de touristes inquiets du Brexit notamment.
Et déjà, le voyagiste européen annonçait une perte abyssale d’1,5 milliard de livres pour le premier semestre 2019. Pour un chiffre d’affaires de quelque 10 milliards de livres.
D’ailleurs, le groupe annonce aujourd’hui, selon l’AFP, qu’il fait faillite après avoir échoué à trouver des fonds nécessaires pour sa survie. Il est placé en liquidation judiciaire avec effet immédiat. Tout en laissant 600.000 touristes, dont 150.000 Britanniques dans le monde, sur leur lieu de vacances. Face à cette situation, les autorités britanniques vont devoir organiser le rapatriement massif de ces touristes.
« Malgré des efforts considérables, au cours du weekend dernier, les discussions entre les différentes parties prenantes du groupe et de nouvelles sources de financements possibles n’ont pas débouché sur un accord. Le conseil d’administration concluait qu’il n’avait d’autre choix que de prendre les mesures. Et ce, pour entrer en liquidation judiciaire avec effet immédiat », selon le communiqué du groupe Thomas Cook.
La Tunisie dans l’œil du cyclone
En parallèle, l’autorité britannique de l’Aviation (CAA) indiquait que « Thomas Cook, T.O et compagnie d’aviation, cesse ses activités avec effet immédiat. Toutes les réservations Thomas Cook, vols et séjours, sont désormais annulées ». De ce fait, les cabinets AlixPartners et KPMG sont nommés administrateurs des différentes filiales du groupe.
Au final, cette faillite pourrait impacter, entre autres, la Tunisie. Car il constitue le plus important T.O. D’ailleurs, des hôtels tunisiens accueillaient d’ores et déjà des clients de Thomas Cook. Et n’ont pas été payés pour les mois de juin, juillet, août et septembre 2019. Rappelons que face à ces impayés, le T.O annonçait que cette affaire serait réglée par un virement le 04 août dernier. Sachant que les chiffres communiqués en Tunisie sont de l’ordre de 60 millions d’euros.