Invité de l’émission Midi-show sur Mosaïque FM, le ministre des Finances Ridha Chalghoum a notamment évoqué le PLF 2020 et le budget de l’Etat pour l’année 2020.
Ridha Chalghoum a rappelé que le PLF 2020 ne prévoit pas de nouvelles mesures fiscales. Avançant des chiffres relatifs aux neuf premiers mois de l’année en cours, le ministre a annoncé que les ressources propres de l’Etat ont augmenté de 19%. Cette évolution permettra de faire face aux dépenses supplémentaires relatives notamment à la masse salariale (+649 MD), la rentrée scolaire (+200 MD) et aux mesures sociales (environ +300 MD).
Diminuer l’endettement
Le ministre des Finances a fait savoir que le Budget de l’Etat 2020 a augmenté de 9,5%, et ce, par rapport au budget complémentaire. « Le plus important c’est le taux de croissance pour diminuer l’endettement. Il y a un consensus dans ce sens », a tenu à préciser le ministre. Et d’ajouter que les ressources de l’Etat, générées principalement de la fiscalité, devraient augmenter de 9,2%.
Interpellé sur le déficit des entreprises publiques, Ridha Chalghoum a cité l’exemple de la STEG et STIR qui sont liées à un contrat de performances pour améliorer leurs performances financières. Notons que 500 MD sont alloués aux entreprises de transport au titre de l’année 2020. « On a besoin d’un consensus pour réformer les entreprise publiques ».
Au sujet de l’endettement, le ministre de Finances a rappelé que l’objectif consiste à faire baisser ce taux à 71% du PIB. Notons qu’en 2020, la Tunisie devrait rembourser un montant de 11678 MD de dettes. Par contre, les besoins en endettement prévus dans le budget sont de 8800 MD.
Par ailleurs, le ministre s’est félicité de l’annonce par la BCT quant à la baisse du déficit courant et du déficit budgétaire. « Le baisse du déficit budgétaire permet de financer les entreprises publiques et diminuer l’endettement. L’amélioration de ces indicateurs et la réussite de la tenue des élections législatives et présidentielles devraient, certes, aider la Tunisie sur les marchés internationaux », souligne le ministre.
Prix des hydrocarbures
Interrogé sur des éventuelles hausses en 2020 des prix des hydrocarbures, Ridha Chalghoum précise que la décision dépendrait d’un arbitrage politique et des prix du baril sur les marchés internationaux.
« Si le prix du baril atteignait 65 dollars, on procéderait à des hausses des prix des hydrocarbures sachant qu’une augmentation d’un dollar coûte à l’Etat tunisien environ 141 MD. Dans ce cas, la non-augmentation des prix des hydrocarbures conduit à un recours à l’endettement », explique le ministre. Pour rappel, le budget de l’Etat 2020 prévoit une baisse de la subvention au titre des hydrocarbures (1880 DM).
Le ministre a souligné que la baisse en 2020 du budget du ministère de l’Industrie et des PME d’environ 7% est due à la baisse de la compensation des hydrocarbures et le lancement des nouveaux projets pétroliers et gaziers notamment le champ gazier Nawara au Sud tunisien.
Optimiste, Ridha Chalghoum a fait savoir que la bonne récole d’olive aura un impact important sur la balance commerciale, mais cela doit être accompagnée d’un effort au niveau de la chaîne logistique au niveau des exportations (ports, institutions…).
S’agissant de l’investissement public, le ministre indique qu’il a, en 2019, augmenté de 10,4% (à 6250 MD). En 2020, l’investissement public devrait dépasser les 7000 MD.
L’amélioration de la conjoncture économique demeure, selon le ministre des Finances, tributaire de la relance de la croissance, le rétablissement de la confiance et l’amélioration de la performance des entreprises publiques.
Interpellé sur le taux de change, le ministre n’a pas donné une tendance. « Ça dépend des teneurs des marchés. Ce ne sont pas des prérogatives du ministère des Finances », dixit le ministre.