La Tunisie peut doubler ses exportations annuelles vers la Jordanie. Au vu des besoins grandissants de ce marché ouvert. Et ce, alors que les données montrent un déficit de la balance commerciale de la Tunisie avec la Jordanie, en dépit d’une amélioration sectorielle. C’est ce que souligne le directeur de la représentation commerciale du CEPEX, Atef Ghariani.
En effet, les propos de Ghariani coïncidaient avec la visite d’une délégation d’hommes d’affaires tunisiens de la CONECT à Amman (Jordanie). Et ce, du 29 novembre au 4 décembre 2019. Objectif: renforcer la présence tunisienne sur ce marché auquel s’intéresse le CEPEX. Puisque le Centre de Promotion des Exportations soutient les politiques du gouvernement dans l’intensification des exportations; à travers ses représentations à l’étranger.
Le responsable indique, en marge de cette visite, que la Tunisie peut renforcer sa présence sur le marché jordanien. Et ce, en procurant des produits agroalimentaires et électriques. Ainsi que les matériaux de construction et des médicaments. N’oublions pas que la Jordanie est une plateforme de réexportation. Et l’entrée principale pour accéder aux marchés limitrophes qui connaîtront une période de reconstruction.
Baisse des exportations vers la Jordanie
Ainsi, lkes exportations de la Tunisie vers la Jordanie ont baissé au cours des huit premiers mois de 2019 à 28,9 millions de dinars (MD) contre 32,1 MD. Ce qui constitue une baisse de 10% en comparaison avec la même période de 2018. Telles sont les données de l’association des hommes d’affaires jordaniens.
A cet égard, Ghariani impute cette régression des exportations tunisiennes à celles des poissons frais au cours des huit premiers mois de 2019, à 8,5 MD contre 13,5MD. Et ce, en comparaison avec la même période de 2018, en raison de l’augmentation de la demande du marché libyen.
Importations en hausse
En revanche, les revenus issus de certains produits exportés vers le marché jordanien ont augmenté. Et ce, à l’instar des olives qui sont réexportées vers les marchés voisins, les sardines, le phosphate trisodique. Ainsi que les échangeurs électriques et le reste des industries agroalimentaires.
Par ailleurs, la Tunisie a importé de la Jordanie des produits d’une valeur de 31,5 MD au cours des huit premiers mois de 2019 contre 27 MD au cours de la même période de 2017. Ce qui constitue une hausse de 16% .
De ce fait, la balance commerciale entre la Tunisie et la Jordanie enregistre un déficit de 2,6 MD et un taux de couverture de 92% contre 119% au cours de la même période de 2018. Et 68,58% au cours des huit premiers mois de 2017.
Ghariani a appelé, dans le même contexte, à la nécessité d’œuvrer à l’instauration de relations de partenariat solides entre les hommes d’affaires des deux pays. Et à élaborer également des plans d’exportation à long terme.
Il a soutenu que la Jordanie est l’un des pays arabes qui a le plus opté pour une politique économique libérale et ouverte. Et ce, par la conclusion de 38 accords de libre-échange bilatéraux et multilatéraux avec les principaux groupements économiques dans le monde.
Le dossier du transport constitue, en dépit des efforts consentis pour rapprocher entre les hommes d’affaires des deux pays, une entrave au développement du commerce bilatéral. Et ce au vu du coût et de la durée du chargement et de la forte affluence sur le marché jordanien. Ce qui impacte l’entrée des produits tunisiens vers ce marché, selon Ghariani.
Le responsable a recommandé de mettre à profit les avantages que l’accord d’Agadir offre dans le domaine de la complémentarité industrielle entre les deux pays. Via la création de projets industriels mixtes. Surtout dans les secteurs prometteurs.
Il a mis l’accent sur la nécessité d’éradiquer toutes les barrières douanières et autres. Et d’inciter à l’établissement de zones logistiques jordano-tunisiennes dans les zones frontalières. Et ce, afin de faciliter la circulation des produits des deux pays vers ceux de la région.
La Tunisie, un hub vers les marchés africain et européen
Car, la Tunisie est considérée comme un portail vers les marchés africain et européen. Et la Jordanie constitue celui vers les pays du Golfe et les zones de reconstruction. Il s’agit, également, de mettre à profit l’accord de libre-échange avec les USA.
Le marché jordanien, a poursuivi Ghariani, est une opportunité importante pour les investisseurs tunisiens, sachant que ses importations constituent 73% du volume du commerce extérieur et s’élèvent à plus de 22 milliards de dollars par an.
Le Royaume jordanien importe la plupart de ses besoins dont les moyens et équipements du transport à hauteur de 22,9%. Les lubrifiants et produits similaires (9,20%). Les produits alimentaires et animaux vifs (16,4%). Et les produits manufacturés (papier, carton, fils textiles, fer….) à raison de 15,6%.
Les importations jordaniennes se composent des produits chimiques (11%), des confections diverses (vêtements, chaussures), des outils professionnels (6,8%). De même que les produits bruts non propres à la consommation hors hydrocarbures (1,8%), des boissons et du tabac (1%).
De ce fait, le rôle de la représentation commerciale tunisienne à Amman consiste à fournir des informations commerciales actualisées sur les marchés tunisien et jordanien aux hommes d’affaires des deux pays. Ainsi que sur les marchés irakien et syrien. En plus de l’organisation et l’encadrement de la participation tunisienne aux événements économiques commerciaux organisés en Jordanie.
La représentation encadre les visites des délégations d’hommes d’affaires jordaniens en Tunisie. Elle organise également des missions d’hommes d’affaires en Jordanie. Elle aide, par ailleurs, les exportateurs tunisiens à faire connaître leurs produits et à les écouler. Et ce, tout en contribuant à l’établissement de relations commerciales et de partenariat entre les exportateurs tunisiens et leurs homologues jordaniens. Outre l’attraction des investissements étrangers en Tunisie.
Source: TAP