L’Instance nationale de lutte contre la corruption souligne qu’un fonctionnaire de l’État aurait divulgué les données du cahier de charges relatif à la réalisation des masques barrières. Cela ressort de son rapport du 12 avril.
Ainsi, « il y a possibilité que certains industriels aient tenté d’accumuler de grandes quantités de matières premières. Et ce, pour la fabrication de ces masques ». C’est ce que précise l’instance.
De son côté, Salah Ben Youssef, ministre de l’Industrie dément ces informations publiées par l’INLUCC. Et ce, lors de son passage sur les ondes de Shems fm, ce lundi 13 avril.
Par la même occasion, il indique qu’une réunion a eu lieu entre les ministères de l’Industrie et de la Santé, en date du 4 avril. A l’ordre du jour: le lancement d’une grande opération de fabrication de masques. Afin de fabriquer des masques tunisiens à 100%, tout en refusant l’importation. A titre d’exemple, rappelons que six sociétés tunisiennes produisent de la soie.
A cet égard, notons qu’un formulaire était déjà mis en place le 6 avril. Il s’adresse aux sociétés intéressées par cette fabrication.
En outre, il annonce que la quantité initiale est de 30 millions de masques. Et que le premier lot est introduit sur le marché tunisien, à partir d’aujourd’hui.
Appel au respect des normes et des prix
Cependant, la Fédération tunisienne du textile et de l’habillement (FTTH) faisait part, bien avant le communiqué de l‘INLUCC, de ses soupçons de corruption; notamment quant au cahier des charges.
Par ailleurs, pour que ces masques soient commercialisables, la présentation d’un échantillon est nécessaire. Échantillon qui le CETTEX devra valider. Et ce, en indiquant le numéro de la combinaison sur le tableau AFNOR.
Mais plus encore, le dépôt d‘une demande de commercialisation au niveau du ministère de la Santé est obligatoire. Cette demande s’accompagne d’un rapport de conformité du CETTEX.
En outre, la description parue sur le cahier des charges concerne uniquement l’opération d’acquisition au profit de la Pharmacie centrale.
De plus, les spécifications techniques retenues se basent sur la variante 14. Celle-ci est retenue dans le tableau AFNOR conformément à la décision du ministère de la Santé; lequel limite le choix aux possibilités AFNOR.
Au final, rappelons également que le prix maximum d’achat par la Pharmacie centrale est de 1,900 DT. Cet effort sur le prix traduit l’adhésion du secteur à appuyer la stratégie de l’Etat dans la lutte contre cette pandémie.