Du jamais vu dans l’histoire du pétrole! Lundi, sur le marché new-yorkais le baril est passé sous la barre de zéro dollar. Les investisseurs cherchant désespérément à se débarrasser de leur brut dans un marché saturé.
Déjà, les cours ont plongé depuis quelques semaines pour les deux grandes références du marché, le pétrole américain WTI (West Texas Intermediate) et le baril de Brent de la mer du Nord. En outre, la paralysie économique provoquée par le coronavirus et la prolongation du confinement ont provoqué une chute brutale de la demande.
Cependant, lundi le prix du baril a chuté à -38 dollars. Que veut dire ce prix négatif?
Du fait des spécificités du marché américain, cela signifie que ses détenteurs payent pour se débarrasser de leur brut.
Mais vu les stocks en souffrance aux Etats-Unis ces dernières semaines, les investisseurs ont été contraints non seulement de brader leurs prix mais également de rémunérer ceux qui acceptent de les en débarrasser. Du jamais vu depuis la création du contrat WTI en 1983.
Cependant, Francis Perrin, directeur de recherche à l’Iris, alerte sur Europe 1 que ce phénomène reste localisé et exceptionnel. Puisqu’il est dû suite à la surproduction qui a généré des stocks qui ne s’écoulent plus. Au cours de la nuit, le prix est remonté mais le problème demeure. Où mettre la surproduction.
D’après Francis Perrin, cette baisse historique concerne le pétrole vendu pour livraison en mai à la Bourse de New York et ne concerne pas « le prix moyen du pétrole à travers le monde. Ce dernier était compris lundi entre 18 et 25 dollars le baril. »
Donc ce sont des circonstances exceptionnelles. Les producteurs n’ayant plus de capacité de stockage en arrivent à payer les acheteurs pour s’en débarrasser.
Enfin, il nuance en disant que les consommateurs ne doivent pas s’imaginer que le prix de l’essence à la pompe est aussi passé en négatif.
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