Le cabinet Deloitte vient de publier une étude intitulée « Covid-19 : Impact des mesures de la Banque Centrale de Tunisie sur les Banques ».
Dans cette étude, Deloitte a démontré que la crise du Covid-19 a ébranlé les équilibres mondiaux. Et elle a remis les fonctions régaliennes de l’État tunisien au cœur de sa gestion afin d’en limiter les répercussions.
Compte tenu de la situation actuelle, des mesures de confinement nationales et de la fermeture des frontières internationales ont été prises. Tout en limitant les échanges commerciaux dont est fortement dépendante la Tunisie. A ce stade, il est difficile, selon Deloitte, de se prononcer sur les évolutions économiques futures.
C’est dans ce contexte que la BCT a été réactive et pris, depuis le 17 mars 2020, des mesures exceptionnelles. Et ce, pour soutenir le tissu économique tunisien. Ces mesures visent à aider l’ensemble des acteurs de la place à traverser cette crise sans précédent.
Néanmoins, ces mesures d’urgence auront des impacts sur les banques tunisiennes. Tant d’un point de vue comptable, financier qu’opérationnel. D’ailleurs, les banques, elles-mêmes, subissent de plein fouet cette crise. Notamment au niveau des ressources, dépôts et trésorerie qui diminuent au fil des semaines.
Effets du Covid-19 (1er trimestre 2020)
Le système bancaire est au cœur de la stabilité économique et monétaire du pays, il le sera également lors de la sortie de crise.
A cet effet, Deloitte a indiqué qu’il est nécessaire de le soutenir pour traverser cette situation unique. Où, l’économie nationale est fortement impactée et se voit tourner au ralenti, voire à l’arrêt pour certains secteurs. Les économistes tablent sur une perte de 5 à 7% sur la croissance du PIB. Tout en espérant un déconfinement à partir du 4 mai 2020, sans éventuelle 2ème vague de contamination.
S’agissant du secteur bancaire et financier, les effets du Covid-19 sur les indicateurs trimestriels publiés par les établissements financiers ne sera que très peu significatif. Bien que le report des échéances concerne le mois de mars également, les banques se voyant contraintes de restituer les échéances déjà prélevées.
Cette mesure ne sera pas, selon la même source, de nature à impacter significativement les informations publiées et les ratios du 1er trimestre. À noter qu’à la date de cette étude, sur les 10 premières banques représentant près de 70 milliards de dinars des encours du secteur au 31 décembre 2019, seules 4 d’entre elles avaient publié les indicateurs du 1er trimestre.
Force est de constater que la crise n’a pas été mentionnée dans les informations publiées. Sur le secteur du leasing. Les indicateurs trimestriels ont été publiés et le même constat est à faire. Celui de très peu d’informations disponibles en lien avec les retombées de la crise.
Comment préserver la santé et la solidité du système bancaire et financier
Afin de préserver la santé et la solidité du système bancaire et financier, des mesures appropriées devront, selon l’étude; être identifiées. Pour alléger les conséquences de cette crise. Deloitte a cité par exemple:
- Assouplissement des conditions de tirage sur les marchés monétaires nationaux et internationaux;
- Maîtrise des coûts de refinancement par la création de nouvelles ressources;
- Renforcement des fonds propres des banques par apport en numéraires;
- Nouvelles circulaires en lien avec le respect des ratios réglementaires;
- Mise en place de politiques de provisionnement et de couvertures des risques sur l’exerce 2020.