Une session assez spéciale celle du mea culpa des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) est attendue cet automne. Et ce du 7 au 12 novembre 2020. Elle sera chapeautée par deux réalisateurs, Ridha Behi à la direction générale et Brahim Letaief à la direction artistique.
La 31e édition des JCC sera particulièrement marquée par l’organisation d’un Forum d’évaluation et de réflexion intitulé « Hier, Aujourd’hui et Demain ».
Le Colloque, une feuille de route aux décideurs
En effet, le grand événement de cette édition est le colloque qui va se tenir le 8 novembre prochain. Les préparatifs ont commencé il y a près d’un mois dans le cadre de quatre panels. Ils réunissent les professionnels et les divers intervenants pour réfléchir ensemble sur le devenir et le rayonnement des JCC.
Ces panels balisent le chemin pour le grand colloque du 08 novembre. Celui au cours duquel sera dévoilé le texte des recommandations qui sera présenté aux autorités publiques. La feuille de route qui sera présentée au ministère des affaires culturelles comporte les réflexions et les propositions des cinéastes, des professionnels du film, de la société civile, et même des cinéphiles et des habitués du festival.
Pour Behi, «tout dépend de la volonté politique ». Le plus important serait les textes de loi qu’il suggère de changer avec l’aide du ministère appelé à défendre cette réclamation collective auprès du parlement.
«On a compris ô combien est important ce festival pour notre mémoire. Et pour préserver cette mémoire, il fallait la rafraîchir sinon elle s’estompe», estime Letaief. Celui-ci parle d’un devoir et d’un véritable travail de bénévoles de tout bord (professionnels du film, CDN, Archives nationales, BNT, TAP…).
Un budget réduit et seulement 50 invités
A la question si le budget sera le même en cette conjoncture, la réponse de Ridha Behi a été immédiate «Pas du tout». Ni le budget, ni la présence des hôtes ni même la durée, tout a été revu à la baisse avec une notable compression budgétaire. «De 400 invités, on aura 50 cette année, les 7 jours du festival deviennent 5, et des 4 milliards on passera à 1 Milliard 800 mille dinars ».
Par ailleurs, Letaief a conçu une programmation artistique » bien claire », des best of des films tunisiens primés sont au menu. A l’affiche du « Best of », les meilleurs films, longs et courts métrages, qui étaient en compétition officielle de 1968 à 2019. Outre les films primés par le Tanit, la sélection comprendra les œuvres qui «ont marqué les esprits des spectateurs, les critiques et les jurys ».
La stratégie adoptée dans ce sens consiste en la collecte des archives des films. Tout en consultant l’avis des spécialistes, cinéastes, critiques. Leurs avis aideraient à choisir «pour que la sélection ne corresponde pas aux desiderata du directeur ou du comité artistique ». Il continue en affirmant : « on est en train de ratisser large par rapport à cette sélection ».
Il y aura aussi le best of des Tanits d’or. Parmi un ensemble de près 43 Tanits tunisiens, seront présentés 24 Tanits entre 12 longs et 12 courts métrages.
L’autre nouveauté de cette année, les JCC ont décidé de confier, à des réalisateurs tunisiens, la réalisation des films d’ouverture. Un appel à candidatures est lancé pour réaliser 6 courts métrages avec pour thématique de faire le remake du film préféré projeté aux JCC de 1966 à 2019. Le Centre national du cinéma et de l’image CNCI financera ce projet .
Des hommages seront rendus à des cinéastes arabes, africains et tunisiens en montrant leurs films. Il y aura des cartes blanches pour des jeunes réalisateurs sur diverses thématiques.
Avec TAP