Des députés ont souligné l’importance des appels lancés, récemment, par des responsables de l’Etat en faveur d’un dialogue national politique. Tout en estimant, toutefois, que ce dialogue doit être soumis à des conditions précises, à même de garantir sa réussite.
Les députés s’exprimaient en marge de la séance plénière, samedi, consacrée à la discussion du projet de budget de l’Etat, de la balance économique et du projet de la loi des finances 2021.
Le député Hatem Mliki (hors groupe) a fait remarquer que l’attention doit être, essentiellement, axée sur un dialogue économique et social, compte tenu de la crise que connaît le pays en matière de développement. « Le dialogue politique n’est qu’une tentative de brouiller les cartes politiques et de faire croire au peuple que ce processus permettra de trouver des solutions », a-t-il dit.
Pour sa part, le député du bloc démocratique, Zouheir Maghzaoui, a fait observer que le contenu du dialogue détermine son importance. « Des parties veulent lancer un dialogue en vue de trouver de nouveaux accords entre les acteurs politiques alors que d’autres plaident pour un dialogue national pour concevoir de véritables solutions aux crises actuelles », a-t-il dit.
Le député du bloc la Réforme, Hassouna Nasfi a indiqué que son groupe parlementaire est toujours favorable au dialogue, affirmant qu’un dialogue global incluant toutes les parties politiques et les organisations nationales est une condition nécessaire pour sortir de la crise socio-économique du pays.
« La situation économique et sociale est, aujourd’hui, plus difficile que jamais, d’où la nécessité de s’assoir à la table de dialogue pour déterminer les priorités », a-t-il fait valoir.
Tout en soulignant l’importance d’un dialogue dans cette conjoncture économique critique, le député Jawhar Mghirbi (Qalb Tounes) a rappelé que les dialogues engagés par le passé (Quartet du dialogue national ou dialogue sur le document de Carthage 1 et 2) avaient avancé des solutions qui doivent maintenant être activées.
De son côté, le député du bloc Ennahdha, Belgacem Hassan a indiqué que son parti est pour un véritable dialogue national. Toutefois, a-t-il dit, ce dialogue doit être engagé sans conditions préalables et sur la base d’un diagnostic clair et précis.
A l’ouverture de la séance, le président de l’ARP Rached Ghannouchi a fait observer que le pays a, plus que besoin, aujourd’hui, d’un dialogue national économique et social approfondi et responsable entre le gouvernement, les organisations nationales et les partis politiques.
Dans sa déclaration au cours de la séance plénière, le chef du gouvernement Hichem Mechichi a souligné, pour sa part, que le peuple ne supporte plus l’instabilité politique qui présente, selon lui, l’obstacle majeur devant toutes les réformes. « Les conflits et l’absence de confiance entre les acteurs politiques rend, plus difficile, la situation économique et sociale du pays », a-t-il regretté.
Avec TAP