Par Wicem Souissi
Au regard de la pandémie et de la crise économique, y a-t-il des raisons d’un avenir meilleur en 2021 que le passé de l’année qui vient de s’achever?
En effet, la situation sanitaire inédite liée à la pandémie a dominé et continue de dominer nos existences et notre économie. Et là, nul ne voit vraiment le bout du tunnel. Il n’y a même pas d’expression pour désigner ce qui est arrivé en 2020 à ce sujet. Sinon pour relever qu’il s’agit de l’événement planétaire le plus marquant depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Le coronavirus, source d’angoisse diffusée au sein de la population
Car, on constate un effet d’ampleur du coronavirus et le fait saillant que c’est une source d’angoisse diffusée au sein de la population. Et pour cause. Tout ce qui nous paraissait banal a été transformé par la crainte que cela puisse avoir une conséquence contagieuse. Hormis chez les indisciplinés de l’hygiène sanitaire, les gestes les plus anodins -circuler, se saluer, etc. – sont frappés des restrictions imposées par la lutte contre la propagation de la Covid-19 et, à présent, de ses mutations. On vit ainsi sous la contrainte permanente de ne pas être contaminé et de ne pas contaminer autrui.
Ce qui rajoute de l’inquiétude à cet état de fait angoissant, c’est que, pour la majorité d’entre nous, cela ne paraissait pas pensable il y a seulement un an. Bien des romans et des films dits d’anticipation avaient, certes, auparavant traduit cette possibilité de pandémie internationale. Avec des fictions aux imaginaires d’ailleurs puisés dans les sources scientifiques les plus averties. Mais ce n’était de la connaissance que de rares spécialistes, alertés notamment par le danger de l’arrivée potentielle d’un virus plus virulent que le SARS-CoV-1 de 2002. Personne, toutefois, chez les responsables politiques du monde entier, n’avait pris de précautions durables pour y faire face.
Nous, qui sommes avec nos personnels de santé pourtant si proches des pays les plus avancés, réputés les meilleurs connaisseurs des périls sanitaires, avons simplement dû constater leur propre impréparation, et la nôtre. Du coup, en dépit de nos multiples adaptations à la nouveauté virale, nous subissons encore la présence de la maladie, au péril de nos vies, chaque jour endeuillées, comme l’égrènent les chiffres officiels des décès dus au virus.
La vaccination contre le mal
La vaccination contre le mal, qui se profile à l’horizon du printemps-été prochain, ne semble pas, cependant, devoir y changer grand-chose. Tant il est vrai que le vaccin qui nous est généreusement promis ne sera pas inoculé (on en est même très loin) à tous ceux qui le nécessitent.
Ce contexte anxiogène- les gens sont, faut-il insister, angoissés et inquiets- donne un tour affolant à la crise économique exacerbée par la pandémie, dont une leçon universelle est que le pire n’est pas à exclure. La catastrophe d’un effondrement de l’économie n’est plus seulement prévue par des experts que l’on entend ou pas. Mais sa survenue en devient plausible au plus grand nombre.
Cependant, il n’y a pas que la politique économique pour affronter ces sombres perspectives. Relancer la machine exige aussi de tenir compte du mental de ses acteurs, qui ne peuvent continuer d’être assujettis à seulement subir, mais ont plutôt un besoin vital de retrouver une joie de vivre. Il n’y a rien de plus désangoissant et de plus bénéfique à notre prospérité collective à recouvrer.