Selon la note sur les évolutions économiques et monétaires de la BCT, les échanges extérieurs de la Tunisie ont connu une reprise, en février 2021. Tout en restant en dessous des réalisations d’un an auparavant.
Les flux d’exportation ont en effet enregistré une hausse mensuelle de 3,2%, en février 2021, après une baisse de -10,4% le mois précédent. Ces échanges ont, toutefois, accusé une baisse de -12,1% après -7,9% en janvier 2021.
De même, les flux des importations ont augmenté, en février 2021, de 10%, après une contraction de -14,2% un mois auparavant. Sur un an, les importations ont été en baisse de -13,7% après -10,1% en janvier 2021.
Repli du déficit commercial
Ainsi, au terme des deux premiers mois de l’année 2021, les échanges commerciaux se sont soldés par un déficit commercial de 1.894 MDT, contre 2.319 MDT un an auparavant. Ce repli découle d’une baisse plus importante des importations (-1.193 millions de dinars) que des exportations (-768 millions de dinars) durant ladite période.
Hors énergie, le déficit de la balance commerciale s’est donc relativement rétréci. Il s’établit à 1.026 MDT; contre 1.159 MDT à fin février 2020.
Par ailleurs, sur l’ensemble des deux premiers mois de l’année 2021, les recettes d’exportation atteignent 6,8 milliards de dinars. En baisse de -10,1% comparativement aux réalisations d’un an auparavant. En effet, tous les secteurs d’activité se sont ressentis de cette contraction.
Et en particulier, les exportations, en valeur, du secteur des « industries mécaniques et électriques IME ». Puisqu’elles ont régressé, durant les deux premiers mois 2021, de -4,2%; contre une hausse de 0,6% un an auparavant.
De même, les exportations des industries du « textile, habillement et cuir THC » et des « autres industries manufacturières » se sont repliées de -8% et -2,8% respectivement (contre des baisses de -4,1% et -5,6% à fin février 2020). Les exportations du secteur des « mines, phosphates et dérivés », reculent de -43,9%; contre une légère baisse de -1,1% à fin février 2020.
Également, les exportations du secteur de l’énergie ont accusé une baisse importante de -56,4% après -26,1% un an auparavant.
Dans le même sillage, les recettes des exportations du secteur de l’agriculture et des industries agroalimentaires se sont contractées de -9,1% sur un an. Affectées qu’elles sont par la baisse des ventes d’huile d’olive (344 MDT contre 371 ,9 MDT à fin février 2020).
Importations : diminution quasi-généralisée
S’agissant des importations, la facture s’est élevée à 8,7 milliards de dinars, à fin février 2021. Soit une baisse de -12% par rapport aux réalisations d’un an auparavant.
Cette diminution a revêtu un caractère quasi-généralisé, à l’exception du groupe de produit « alimentation ». Par principal groupe de produits, les importations des matières premières et demi produits se sont élevées à 2,8 milliards de dinars contre 3,1 milliards à fin février 2020.
Cette baisse de ces échanges, si elle venait à se confirmer pour toute l’année, pourrait éventuellement compromettre les chances d’une reprise économique rapide.
En outre, les importations des produits énergétiques sont revenues à 1,1 milliard de dinars après 1,6 milliard, il y a un an. Témoignant de la baisse de la demande, dans un contexte économique déprimé. Quant aux importations des produits de consommation, elles se sont contractées de -6,6% pour totaliser 2,1 milliards de dinars.
De même, les importations des biens d’équipement se sont établies à 1,6 milliard de dinars après 1,9 milliard, à fin février 2020. En revanche, les importations des produits alimentaires ont enregistré une hausse, de 13,2%, pour atteindre 1,1 milliard de dinars, sur l’ensemble des deux premiers mois 2021.
Bonne performance des flux de revenus du travail
Du côté de la balance des services, la régression historique des recettes touristiques, depuis le début de la crise sanitaire Covid-19, s’est atténuée légèrement au début de 2021. En effet, les flux des recettes ont cumulé 95 M€, à fin février 2021, en baisse de -58% sur un an.
La bonne performance des flux de revenus du travail, observée en 2020, s’est poursuivie en 2021. Ces flux se sont, en effet, établis à 156 M€, en février 2021, après 154 M€ le mois précédent et 140 M€ un an auparavant. Au terme des deux premiers mois, les revenus du travail (en espèces), ont totalisé 310 M€, en hausse de 5% par rapport aux réalisations d’un an auparavant.
La réduction du déficit commercial (FOB-FOB) à fin février 2021 (-1.351 MDT ou -1,1% du PIB), par rapport aux réalisations d’un an auparavant (-1.773 MDT ou -1,6% du PIB), et la bonne tenue des revenus de travail, ont contribué significativement à la contraction du déficit de la balance des opérations courantes. Ainsi, le déficit courant est revenu de -1.078 MDT (ou -1% du PIB) à fin février 2020 à -847 MDT (ou -0,7% du PIB) au cours de la même période de 2021.
E.M