Une nouvelle pénurie dans l’approvisionnement en huile végétale subventionnée est constatée. Et ce, depuis quelques semaines. Le « pauvre consommateur » n’arrive pas à trouver ce produit dans les commerces. Alors qu’est-ce qui explique cette nième pénurie ?
Selon la Chambre nationale des producteurs des huiles alimentaires, cette pénurie de l’huile végétale serait due au manque d’approvisionnement cette matière avec les quantités nécessaires des 43 usines de conditionnement d’huiles alimentaires subventionnées.
Selon la chambre, la flambée vertigineuse des prix des huiles végétales non subventionnées (Maïs, Soja) est à cause d’un lobbying sans scrupule. Et qui a su injecter des moyens financiers et technologiques pour profiter pleinement de la crise du secteur et ses difficultés et gagner le maximum d’argent. Et ce, aux dépends de la survie des consommateurs et les industriels fragiles.
Consommateurs et industriels lésés par la pénurie
Le premier perdant dans cette affaire est le consommateur. Il ne trouve plus ce produit essentiel. Cette huile n’est presque plus disponible chez les épiciers du quartier. Les consommateurs courent d’épicier en épicier pour trouver ce précieux sésame vital pour sa nutrition.
Le deuxième perdant direct sont les industriels. Ils sont au nombre de 43. Leur secteur traverse depuis quelques années une très grave crise existentielle. Celle-ci impacte directement la pérennité de leurs activités, causée essentiellement par le manque permanent de la matière première et l’absence de soutien des autorités. Et ce, pour aider les industriels à sauvegarder le secteur en agonie.
Selon la Chambre nationale des producteurs des huiles alimentaires, si des décisions structurelles de la part des autorités ne sont pas prise incessamment, les industriels risqueront tout simplement la faillite. Ils mettront la clé sous la porte avec tout ce qui en suit comme incidences sociales et financières.
Employés au chômage forcé
L’impact directe et dramatique liée à la cessation de l’activité industrielle de ce secteur sera sans doute le chômage forcé de plus de 9000 employés directes ou indirectes. Et par conséquent, le sort de plusieurs milliers de familles sera la rue tout simplement sans moyens pour vivre ou honorer leurs engagements financiers. Et ce, vis à vis de leurs employeurs et vis à vis d’autres.
La suppression de la subvention et ses conséquences
Selon les industriels, les autorités tunisiennes ont commencé à supprimer graduellement les subventions de certains produits énergétiques et alimentaires, comme le sucre dernièrement. « Pour l’huile végétale subventionnée ce sera le cas aussi bientôt », estime la chambre.
Et d’ajouter que, dans ce cadre et en l’absence de concertations sérieuses et responsables entre les autorités et les industriels, dont l’activité au départ était programmée, décidée et encouragée par les autorités, plusieurs problèmes majeurs vont surgir sur la scène nationale. Ils auront des conséquences dramatiques sur le consommateur, l’industriel et la stabilité sociale dans le pays.
En effet, une commission composée des représentant des autorités, des industriels, organisations patronales et syndicales et des organisations de défense des consommateurs doit être créée. Et ce afin de prendre les bonnes décisions qui tiendront comptes des intérêts de tous les intervenants.
La chambre a tenu à réaffirmer qu’elle ne soutienne, en aucun cas, un industriel fraudeur si les accusations sont vérifiées et confirmées par les autorités judicaires, seules compétentes pour trancher à ce sujet et qu’elle est pour l’application de la loi sur tous ses adhérents en toute transparence et éthique.
En effet, « dans cette affaire, le principal perdant n’est autre que le pauvre consommateur au faible pouvoir d’achat. Car il n’arrive plus à trouver dans les commerces l’huile végétale subventionnée dont le prix du litre ne dépasse pas les 900 millimes, alors que le prix des autres huiles non subventionnées dépasse largement son pouvoir d’achat… ». C’est ce qu’a conclu la Chambre nationale des producteurs des huiles alimentaires.
E.M