La Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz (STEG) a consacré pendant la dernière saison estivale, quatre centrales électriques, d’une capacité de 450 mégawatts chacune. L’objectif étant de répondre à la demande accrue en énergie électrique, résultant de l’accroissement de l’usage domestique des climatiseurs.
Le mercredi 11 août 2021 à 16h, la STEG a enregistré un pic de la demande en énergie de près de 4472 mégawatts, dont 44 % résultant de l’utilisation des climatiseurs. La Tunisie a connu durant ces dernières années, une hausse considérable du nombre des climatiseurs installés dans les appartements et les maisons. Lesquels utilisent parfois 2 à 3 climatiseurs.
Evolution remarquable de la consommation, suite au changement du pic de la consommation au cours de la saison estivale
Dans un entretien avec l’Agence TAP, le directeur central de la stratégie et de la planification à la STEG, Joumâa Souissi, a indiqué que la contribution des climatiseurs au pic de la demande en l’électricité au cours de l’été 2021, a été aux alentours de 1970 mégawatts, en raison des facteurs climatiques et surtout de la hausse des températures et de l’humidité. Et de préciser que le phénomène de l’usage des climatiseurs chaud et froid en Tunisie remonte à 1996. Lorsque le pic a changé de la saison hivernale de 18h à 22h, à l’été de 11h à 15 heures.
La direction des études et de la planification, a, ainsi, décidé de réaliser un questionnaire sur l’utilisation des climatiseurs dans le secteur domestique et auprès des abonnés à la moyenne tension. Ainsi que dans les hôtels, les administrations et le secteur des services. Le résultat a révélé que près de 2% des clients de la STEG possèdent des climatiseurs.
Souissi a souligné que le pic record enregistré pendant l’été dernier, a atteint 4472 mégawatts, suite à l’augmentation continue des températures et surtout à l’usage intensif des climatiseurs (hausse du pic de la demande en l’électricité de 11% par rapport à l’année dernière).
Pour le responsable, la hausse de l’usage des climatiseurs commence à perturber les plans de la STEG, soulignant que de nouvelles centrales électriques ont été construites moyennant des millions de dinars d’investissements, afin de répondre à la demande accrue en l’électricité.
« Les estimations initiales concernant le pic de la consommation pour l’été 2021, portaient sur quelque 4220 mégawatts, alors que ces estimations ont été largement dépassées de plus de 250 mégawatts à cause de la canicule ».
Elaboration d’un modèle de prévisions sur le climat et le pic de consommation enregistré au cours de ces dernières années
Actuellement, la STEG est en train d’élaborer un modèle de prévisions des pics de consommation basé sur les conditions climatiques. Souissi a signalé que ces prévisions conditionneront les prochains investissement de la STEG au cours des prochaines années. L’objectif étant d’assurer le confort du citoyen à travers la satisfaction de la demande accrue en climatisation.
En ce qui concerne la coopération avec l’Agence Nationale de la Maitrise de l’Energie (ANME), en matière de maîtrise du phénomène de la hausse de l’utilisation de climatiseurs non conformes aux normes, et ceux qui ne respectent pas la certification énergétique, les deux structures ont souligné que la certification énergétique a été lancée depuis 2003 et ne concerne pas seulement les climatiseurs mais également les réfrigérateurs et nombre d’appareils électroménagers.
Le responsable a convenu de l’absence des mécanismes de contrôle nécessaires. Et ce pour respecter la certification énergétique et le contrôle des circuits de distribution légaux et illégaux, permettant de mettre fin à l’importation des climatiseurs non certifiés et non conformes aux normes nationales, bien qu’il existe un laboratoire au sein du centre technique des industries mécaniques et électriques qui a la charge de procéder au contrôle technique des climatiseurs et leur respect des normes en matière de certification énergétique.
La plupart des marques commerciales de climatiseurs en Tunisie ne sont pas énergétiquement certifiées. Alors qu’il existe des marques énergivores. Ces marques sont introduites dans le pays. Et ce à travers les réseaux de contrebande et les circuits de distribution parallèles et qui sont vendus à bas prix. Ce qui a poussé nombre de Tunisiens à les acquérir. Et ce sans prendre en considération leurs impacts sur la facture de consommation d’électricité.
Avec TAP