L’exécution du Budget de l’Etat jusqu’à fin septembre 2021 a créé une grande polémique. Pourtant, les chiffres ne sont pas nouveaux et ont été publiés dans le rapport de la Loi de Finances Rectificative 2021.
En réalité, ce qu’il faut retenir dans cette loi de finances, c’est un point particulier concernant le déficit.
Un trou supplémentaire
En fait, le dernier trimestre s’avère délicat pour l’Etat car le solde budgétaire (hors privatisation et dons) s’est établi à -3 789,9 MTND fin septembre. Mais si nous regardons la Loi de Finances Rectificative, l’ensemble de l’exercice devrait afficher un solde de -10 417 MTND. Cela signifie que sur la période octobre – décembre 2021, l’Etat afficherait un déficit de -6 627,1 MTND.
Comment ce chiffre sera atteint alors que sur les neuf premiers mois la performance était relativement bonne?
En fait, en regardant les statistiques, nous constatons que l’Etat compte intensifier ses interventions durant le reste de l’année. Par rapport à la Loi de Finances initiale, des dépenses supplémentaires seraient de 3 476 MTND. Les subventions verront leurs coûts augmenter de 2 962 MTND, intégralement à cause de la hausse du prix du baril.
En tout, le déficit supplémentaire par rapport à la Loi de Finances 2021 s’élève à 2 721 MTND.
Sauvé par le marché local de la dette
Comme l’Etat compte-t-il le financer? C’est essentiellement à travers le marché local sur lequel l’Etat compte lever 2 540 MTND. Les ressources de financement externe vont baisser, en toute logique, de 865 MTND. Les autres ressources de trésorerie devraient générer 651 MTND de plus que prévu.
Nous attaquons la seconde semaine de décembre. Une bonne partie du déficit a été déjà compensée. Depuis le mois de novembre, l’Etat a pu mobiliser plus de 2 milliards de dinars grâce à ses sorties sous forme de BTCT et la troisième tranche de l’emprunt national. La dernière opération remonte au 2 décembre, date à laquelle l’Etat a pu lever 600 MTND sur 26 semaines (BTC 26 semaines 07/06/2022). Ce montant permettra de rembourser la ligne BTC 52 semaines 07/12/2021 pour le même montant, une opération programmée pour aujourd’hui. Les salaires du mois de novembre ont été assurés. L’essentiel a été donc régularisé, en attendant de passer le cap des trois dernières semaines de l’année.
Il ne faut pas également oublier que l’Etat reste également capable de réduire significativement ses outflows, temporairement, à travers le report de remboursement de certains fournisseurs à titre d’exemple. Il y a toujours une marge de manœuvre qui permet à l’Etat de terminer 2021 sans soucis.
Maintenant, il faut penser à 2022. Même si l’année prochaine sera également gérée dans la douleur, avec une certitude de bien la finir, c’est ce style de gestion qui va nous asphyxier. Il faut trouver une solution radicale pour dépasser ce problème. Puisque les dépenses sont inflexibles, il faut de nouvelles ressources pour doper la croissance. Même la cession d’actif n’est qu’un remède partiel, car on ne va pas vendre des sociétés chaque année pour des milliards de dinars. Une équation difficile à résoudre.