Le froid étant un secteur d’activité très vaste, Il a des applications dans un nombre considérable de domaines, en particulier en matière d‘alimentation, de la santé et de la qualité de l’environnement intérieur. Les produits que nous consommons sont concernés par la mise en œuvre de procédés frigorifiques dans les différentes phases d’élaboration ainsi que de la distribution (production, transformation, conservation, transport, stockage).
La majorité des aliments vendus dans les pays développés sont des produits réfrigérés ou surgelés. En permettant de conserver les aliments périssables tout au long de leur cycle de vie, le froid contribue à réduire les pertes après récolte et à fournir au consommateur des denrées saines et sûres. En Tunisie, le volume total d’entrepôts frigorifiques dépasse 1,6 millions de m3.
Dans l’industrie, l’amélioration de l’efficacité énergétique est une piste d’économie financière très importante et l’un de ses principaux objectifs est la maîtrise de l’énergie. L’efficacité énergétique est le rapport entre l’énergie minimale nécessaire pour assurer la production et l’énergie totale consommée par l’usine. C’est un élément important de l’adaptation aux changements climatiques et de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. C’est pourquoi l’amélioration de l’efficacité énergétique des systèmes frigorifiques est une priorité.
Le froid constitue le premier poste consommateur d’énergie pouvant atteindre 50 % de la facture énergétique. Le froid utilise de l’énergie et contribue ainsi indirectement à l’émission d’importantes quantités de CO2. Environ 80% de l’impact climatique lié au froid est dû à ces émissions et 20%, sont dus aux émissions directes de frigorigènes fluorocarbonés. Quant à l’augmentation de l’effet de serre, elle provient des émissions de CO2 liées aux activités de production et de consommation d’énergie. Les économies d’énergie qui découlent de l’amélioration de l’efficacité énergétique des installations sont des gisements potentiels pour accroître la productivité, la réactivité industrielle, la qualité des produits transformés.
Environ 15% de la consommation mondiale d’électricité est utilisée pour l’alimentation des systèmes frigorifiques . En Tunisie, 25% de la consommation électrique du secteur des industries agroalimentaires (IAA) est utilisée pour l’alimentation des installations frigorifiques de ce secteur. Cette consommation s’élève à environ 150 GWh/an et elle varie en fonction de la conception des locaux, du choix des composants des installations frigorifiques, de l’épaisseur de l’isolation, de la vitesse de rotation des stocks, de la température des produits entrants, de la température extérieure, etc…La facture énergétique de cette branche est estimée à environ 30 000 000 de dinars par an. Une utilisation peu efficace de l’énergie électrique constitue un véritable gaspillage de ressources précieuses et contribue au réchauffement de la planète.
Les spécialistes ont réussi à identifier un certain nombre de solutions techniques ainsi qu’une maintenance rigoureuse permettent de réduire fortement la consommation énergétique des systèmes frigorifiques et minimiser leur impact sur le réchauffement planétaire. Aujourd’hui, selon les techniques mises en œuvre et les bonnes pratiques, on peut améliorer l’efficacité énergétique des locaux existants de 15 à 30 %.
L a conception des locaux et le choix des différents composants d’un système frigorifique ( compresseur , condenseur , détendeur, évaporateur, fluide frigorigène ….) ont un impact important sur la consommation énergétique d’une installation frigorifique.
On peut obtenir des résultats importants, et ce, grâce à une conception et une construction plus appropriées des entrepôts frigorifiques neufs pouvant ainsi, augmenter l’efficacité énergétique calculée de ces nouvelles conceptions jusqu’à environ 50 % par rapport aux pratiques courantes (matériaux d’isolation plus épais, dispositifs d’éclairage améliorés; pressions de condensation flottantes…).
La plupart des spécialistes estiment que les systèmes à compression de vapeur dans les systèmes frigorifiques, représenteront probablement la tendance dominante des 20 prochaines années. Il est nécessaires de savoir que dans une chambre froide, les sources de chaleur parasites peuvent être plus importantes que la charge à refroidir. Dans une chambre froide, les sources de chaleur parasites peuvent être plus importantes que la charge à refroidir. La chaleur parasite provient de :
1- renouvellement d’air par les ouvertures (30%)
2- Le gain thermique par les murs, le plafond et le sol (20%) ;
3- La présence de personnel et son activité (10%) ;
4- L’échauffement des ventilateurs des évaporateurs (15%) ;
5- La chaleur dégagée par le système d’éclairage (10%) ;
6- Le système de dégivrage des évaporateurs peut atteindre les 15% indépendamment de la méthode et du type de contrôle utilisé.
*Halima Ben Houidi Thraya est sous directrice du froid industriel et deleguéee de la Tunisie auprès de l’Institut international du Froid