Elaboré par le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, le projet de réforme de la formation professionnelle a été déposé le 12 novembre devant le Conseil ministériel qui a adopté la proposition de création d’un comité national des ressources humaines. Qualifié d’ambitieux par M. Nawfel Jameli, à la tête dudit ministère, lors d’un point de presse tenu aujourd’hui, au Palais du Gouvernement, le projet vise à instaurer un régime national de formation professionnelle capable de répondre aux exigences du développement économique et social.
En quoi consiste cette réforme ?
Le projet est constitué de quatre axes et chaque axe vient pour résoudre un problème bien déterminé. Premièrement, il a été proposé de former un comité national pour le développement des ressources humaines qui sera permanant, décisif et travaillera sous la houlette de la présidence du gouvernement laquelle se prévaudra d’un comité composé de représentants de la Présidence de la République, des ministères de l’Education et de l’Enseignement supérieur avec la participation des parties concernées.
Également, le projet en question prévoit l’instauration d’une nouvelle approche du partenariat : multipartenaire entre l’Etat et les parties prenantes, multisectorielle et multidimensionnelle au niveau régional et local.
L’amélioration de la rentabilité du régime national de la formation professionnelle et la garantie de la qualité de la formation et cela à travers : l’instauration du régime des normes nationales de la formation, la promulgation du comité national pour l’évaluation de la formation professionnelle
Par ailleurs, il est prévu de créer un secteur unifié pour l’évaluation et l’inspection pédagogique et la promulgation au sein du régime national de la formation professionnelle. Ainsi qu’un nouveau mécanisme pour financer la formation professionnelle et diversifier les sources de financement et les outils d’exécution, la rationalisation des ressources et la consécration du droit du citoyen à la formation.
De l’innovation avant toute chose
Pour la première fois dans l’histoire de la formation professionnelle en Tunisie, un programme de réforme est élaboré par des compétences totalement tunisiennes sans l’intervention de compétences étrangères ou le recours à des programmes de réformes qui ne prennent pas en considération les spécificités du paysage éducationnel tunisien. Également, le projet a été élaboré dans une perspective participative et interactive entre les différents secteurs concernés : ministères, acteurs sociaux et économiques et des structures de la société civile. A croire le ministre, le projet est un produit national.
Quelle légitimité pour ce projet ?
Le projet puise sa réussite dans les failles actuelles de la formation professionnelle. Le ministre a tenu à préciser que l’élaboration dudit projet a été faite suite à un diagnostic qui a permis de dévoiler les failles et les défauts du système actuel de la formation professionnelle. Contrairement aux démarches administratives, le manuel du projet a été rédigé en trois langues : arabe, français et anglais, ce qui favorise l’ouverture du projet sur les expériences internationales. « Le projet a trouvé un bon écho auprès de nos partenaires internationaux et ils ont exprimé leur préparation pour participer à sa réussite », déclare-t-il.
En chiffres :
En réponse aux questions des journalistes sur le chômage, le ministre a affirmé la régression du taux du chômage à 1.3% pour atteindre 15,7% pendant le troisième trimestre 2013 par rapport à la même période en 2012 17%.
Également, il a affirmé l’inexistence de toutes statistiques précises et claires sur le chômage des titulaires de diplômes de formation professionnelle. D’après lui, cela est dû à l’absence d’un mécanisme permettant l’élaboration de telles statistiques avant d’affirmer « la nécessité de créer un tel organisme afin de mieux faire des choix stratégiques»
En ce qui concerne le chômage des diplômés de l’enseignement supérieur, le ministre a affirmé qu’il a augmenté pour atteindre 33.5% pendant le troisième trimestre 2013 par rapport à la même période de 2012 (32.7%).
S’agissant des recrutements dans la Fonction publique, la Loi de finances 2014 envisage une baisse, cependant « quelques secteurs public continueront de recruter »