Après les longues péripéties du dialogue national, Mehdi Jomaâ, ministre de l’Industrie au gouvernement d’Ali Lâarayed , a été nommé chef de gouvernement à la tête du prochain gouvernement, le 14 décembre. Suite à cette nomination, l’Economiste Maghrébin a interrogé trois intermédiaires en Bourse sur les conséquences de cette nouvelle nomination sur la Bourse de Tunis et les mesures urgentes que le nouveau chef de gouvernement devrait adopter en faveur du marché financier.
Selma Zammit, chef de département recherche à l’intermédiaire en Bourse MAC SA, nous expose son avis. D’après elle, le problème dépasse de loin la nomination d’un nouveau chef de gouvernement et que le problème n’est pas tout à fait politique puisqu’il s’agit d’absence de liquidité. Mme Zammit pense également que le signal le plus fort capable de rassurer les investisseurs étrangers devrait émaner du FMI en nous accordant la deuxième tranche du prêt convenu.
Répondant à notre question sur les mesures urgentes que le chef de gouvernement devrait adopter, elle a déclaré : « Plusieurs mesures urgentes doivent être mises en application au niveau de la Loi de finances, la lutte contre la cherté de la vie et l’octroi de privilèges aux investisseurs étrangers ».
Quant à Kais Kriaa, stratégiste à la Société d’analyse financière Alphamena, il affirme que le marché financier d’une façon générale et la Bourse en particulier sont devenus immunisés quant aux événements politiques même les plus cruciaux. Concernant la baisse de l’indice boursier Tunindex , « elle s’explique par des raisons macro-économiques et n’est nullement liée à la nomination du nouveau chef de gouvernement.
Pour ce qui est des mesures urgentes à prendre au niveau financier par le nouveau chef de gouvernement, le stratégiste met l’accent sur la nécessité de rassurer les investisseurs étrangers et les bailleurs de fonds. « Il faut qu’il y ait des démarches concrètes », affirme-t-il
Soumaya Rekik, analyste financier à Attijari intermédiation, reste optimiste. Elle n’a pas observé de changements notoires dans le secteur suite à la nomination du nouveau chef de gouvernement « étant donné que les indices continuent leur tendance baissière entamée depuis un mois ».
Revenant sur les introductions en Bourse successives des trois entreprises Lilas,Sotamail et Cellcom, elle affirme que la Bourse peut bien les supporter étant donné que la capitalisation mise à la disposition des acheteurs n’est pas très élevée.