Invité à commenter le communiqué émanant de la Banque centrale de Tunisie (BCT), indiquant qu’elle est l’instigatrice de la demande d’arrêt de notation par l’agence Standard & Poor’s (S&P) et non le Gouvernement tunisien, Dhafer Saïdane, expert en économie, a indiqué que cette décision unilatérale soulève des questionnements en matière de gouvernance économique. « La BCT agit en cavalier seul et sans concertations avec le ministre des Finances et le chef du Gouvernement », s’est-il étonné.
Revenant sur les conséquences de cette décision « inédite », l’expert en économie affirme que, désormais, il sera plus difficile d’aller emprunter sur les marchés financiers internationaux, et que, par conséquent, les taux appliqués à la Tunisie seront forcément plus élevés, même si la Tunisie, dernièrement, n’a pas eu recours à des prêts bilatéraux avec les États-Unis et l’Union européenne.
Et de conclure : il n’est pas exclu que les autres agences de notation décident d’arrêter la notation souveraine de la Tunisie ; mais il est prématuré de faire des spéculations sur les réactions des marchés financiers internationaux, puisqu’il s’agit d’une première dans l’histoire des agences de notation lorsqu’un pays décide du retrait pur et simple de sa propre notation.