2013 va, dans quelques jours, définitivement tirer sa révérence et avec lui le pouvoir d’achat des Tunisiens. En Tunisie, les évènements politiques, sociaux et économiques de l’année 2013 font jaser. Ce qui s’est passé tout au long de l’année écoulée est révélateur. Les dangers de la crise économique et politique que traverse le pays semblent se concrétiser en cette fin d’année. Certains craignent carrément la faim et espèrent l’avènement rapide de 2014 et l’amélioration de leur pouvoir d’achat.
Les salariés et les ménages tunisiens ne peuvent, non plus, oublier 2013. Ils ne peuvent qu’être terrifiés. Les attentes de fin 2012 étaient de faux espoirs. Les jours, les semaines et les 12 mois de 2013 ont bien répondu à la question que l’on pose à chaque pareille période : comment sera l’année prochaine ?
En cette fin d’année, beaucoup de Tunisiens sont plus mécontents de la situation qu’en son début. Ils envisagent l’avenir avec autant de pessimisme qu’en 2012, mais il est toujours impossible de prédire ce qui se passera dans l’avenir.
Aux ordures qui s’amoncellent dans les rues et sur les trottoirs, aux menaces terroristes et aux tractations politiques s’ajoutent la hausse des prix. Prix denrées alimentaires, vêtements, boissons, transport, hydrocarbures, électricité, logement…qui ont tous connus des hausses.La problématique de la hausse du coût de la vie est plus sensible dans les régions intérieures du pays que dans les grandes villes.
Les avantages sociaux et les augmentations salariales décidées n’ont pas pu malheureusement compenser la hausse des prix des produits à forte consommation et n’arrivent pas à compenser l’effet de l’inflation.
Difficile aujourd’hui de se mettre à la place d’un salarié minimum (smigard), membre le plus fragile de la société. La flambée exponentielle des prix des produits agroalimentaires inquiète. Le pouvoir d’achat du salaire minimum, se trouve, en conséquence, de plus en plus affaibli et en chute libre et il n’a jamais été aussi bas.Que dire alors des « sans-salaire-fixe » !
Il serait exagéré pour certains d’énumérer les produits dont le prix a augmenté. Si l’on en croit les chiffres officiels sur l’évolution des prix à la consommation, les prix des produits alimentaires ont enregistré au mois de mars 2013 une augmentation de 8,8% par rapport au mois de février 2013 et le taux d’inflation a connu une accélération au mois de mars 2013 pour s’établir à 6,5% en glissement annuel.
Pour preuve, les tarifs affichés chez les épiciers, les bouchers, les pâtissiers… et dans les marchés de gros et de détail ont connu des hausses spectaculaires durant l’année écoulée.
Au mois de novembre dernier, les prix des produits agroalimentaires et boissons ont augmenté de 7,8% par rapport à novembre 2012. Les prix des légumes ont presque augmenté de 12% ce dernier mois. Le prix d’un kilo de tomates a atteint, dans les grandes surfaces, les 2 dinars. Le prix d’un kilo de piment vert a franchi le seuil de l’intolérablepuisqu’il se vend à 3600 millimes. Le prix du kilogramme de fruits à la Société tunisienne des marchés de gros (Sotumag –Bir-Kassâa) a enregistré une hausse de 20,8% par rapport à la même période de 2012. Pour les viandes, leur prix a augmenté, entre novembre 2012 et novembre 2013, de 9,9%. Le kilo de mouton a dépassé les 25 dinars dans certains endroits du pays. Le prix des 4 œufs a atteint les 800 millimes.
L’espoir est toujours permis, mais son prix n’était plus ce qu’il était. Le pays a eu la chance d’avoir un nouveau chef de gouvernement indépendamment de son nom. Le pays était au bord du chaos et plonge dans la détresse. La nomination d’un nouveau chef de gouvernement laisse espérer des jours meilleurs. Les chantiers de 2014 seront plus nombreux qu’en 2013. L’urgence : commencer par la préservation du pouvoir d’achat.