Les gels antibactériens ont la cote ces temps-ci. « Produits miracles » contre les germes, sans vraiment qu’on sache desquels il s’agit, ces gels s’invitent volontiers dans nos sacs à main, les cartables de nos enfants, ainsi que dans nos bureaux.
Les gels antibactériens doivent leur succès au fait qu’ils offrent- une fausse- impression de protection, et à moindre effort. Nous n’avons que l’embarras du choix, car il y en a pour tous les goûts. Le produit est en effet très attractif, se déclinant sous un grand nombre de parfums et couleurs, pour le plus grand plaisir du consommateur.
Pourtant, ces gels n’ont toujours pas fait l’unanimité, comme le montre la dernière mesure prise par la US Food and Drug Administration (FDA), agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux, qui a sommé les fabricants de savons antibactériens pour les mains et nettoyants pour le corps de démontrer que leurs produits sont sûrs pour une utilisation quotidienne à long terme et plus efficace que le lavage au savon ordinaire et à l’eau, pour prévenir la survenue de maladies et la propagation de certaines infections. A cet effet, si les entreprises ne démontrent pas l’innocuité et l’efficacité de leurs produits, ces derniers devraient être reformulés ou étiquetés différemment pour rester sur le marché.
Nombre d’études scientifiques se sont penchées sur la question de l’efficacité de ces gels antibactériens, et … n’en ont pas trouvé ! De plus, certaines données indiquent qu’une exposition prolongée à certains ingrédients actifs utilisés dans les produits, tels que le triclosan, présent dans les savons liquides et le triclocarban présent dans les pains dermatologiques, exposent à des risques pour la santé des individus, car sont susceptibles d’engendrer des résistances bactériennes ainsi que des perturbations endocriniennes, notamment de la thyroïde.
« Les savons antibactériens et des nettoyants pour le corps sont utilisés largement et fréquemment par les consommateurs à la maison, le travail, l’école et les lieux publics, où le risque d’infection est relativement faible », ajoute Janet Woodcock, la directrice du Center for Drug Evaluation and Research de la FDA (CDER).
Notons que ces mesures ne visent en aucun cas les désinfectants pour les mains, lingettes ou des produits antibactériens utilisés dans les établissements de soins de santé.
L’attention du consommateur est donc attirée sur l’importance de l’hygiène des mains dans la prévention de la propagation des infections ; se laver les mains avec de l’eau et du savon, étant la mesure la plus simple et la plus efficace de réduire le risque de transmission des infections les plus courantes, d’où l’importance de choisir les produits à utiliser quotidiennement en toute connaissance de cause. Par ailleurs, les experts de la FDA précisent que dans le cas où l’eau et le savon ne sont pas disponibles, une solution à base d’alcool contenant au moins 60 % d’alcool doit être utilisée.
En attendant les résultats prouvant l’innocuité et l’efficacité des gels et savons désinfectants, continuons donc à nous laver les mains en toute simplicité !