L’un des faits marquant de l’année 2013 en Tunisie est la baisse vertigineuse du dinar, une baisse de 12% en une seule année, fait sans précédent depuis la création du marché de change en 1994.
Les analystes s’accordent à souligner que la baisse de la valeur du dinar tunisien est essentiellement due au déséquilibre entre l’offre et la demande en liquidité en devises. Une demande en liquidité croissante dopée par l’augmentation de la consommation des importations et une offre quasi inexistante due à la défaillance des principales sociétés exportatrices, notamment le Groupe chimique et la Société des Phosphates de Gafsa.
La pénurie en liquidité a automatiquement engendré la dévaluation de la monnaie nationale durant toute l’année en cours et les opérateurs de marché ont enfoncé le clou en jouant la surenchère sur les principales devises. Résultat : l’euro contre le dinar est passé de 2.0320 à 2.2700, soit une variation annuelle de 12%, en touchant la barre symbolique des 2.3050 le 13/12/2013. Le dollar, quant à lui, est passé de 1.5370 à 1.6470, soit une variation de 8.5%, le plus haut pour la parité USD/TND a été atteint le 13/07/2013 à 1.6920.
Face à cette dangereuse glissade, la Banque centrale de Tunisie a tenté à plusieurs reprises de stopper l’hémorragie en injectant de la liquidité sur le marché financier. Peine perdue : la synchronisation de l’intervention et le montant injecté étaient difficilement appréciable par les autorités monétaires.
En plus des injections de liquidité, la Banque centrale de Tunisie a décrété, via une circulaire, l’obligation pour tout détenteur de compte professionnel d’utiliser ses avoirs en devises avant de procéder à l’achat sur le marché. Cette mesure avait pour ambition de faire baisser la demande sur le marché de change et ainsi freiner la baisse du dinar.