Quels sont les défis que le gouvernement de Mehdi Jomaâ doit relever ? À cette question, l’expert bancaire et financier Dr. Achraf Ayadi a répondu lors de son intervention hier le 16 janvier 2014 sur la chaîne privée TNN.
D’après l’expert, trois grands défis sont à relever par le prochain gouvernement, à savoir :
- La préparation de la Loi de finances complémentaire au plus tard fin février. « Lors de la préparation de cette loi il faudra prendre en considération l’avis de l’UTICA et des experts indépendants qui se sont opposés à la Loi de finances 2014″. La Loi de finances 2014 doit être révisée pour veiller à « alléger la pression fiscale, une meilleure maîtrise des dépenses de l’Etat et une meilleure maîtrise de l’endettement en devises », précise-t-il.
- Le deuxième défi est la restauration de la confiance dans la sécurité nationale et la prise de mesures capables de réaliser des succès tangibles en matière de lutte contre le terrorisme et de la contrebande, notamment la contrebande des produits subventionnés par l’Etat. D’après Dr. Ayadi : « Ce genre de mesure a pour objectif de restaurer la confiance des investisseurs et des consommateurs puisque la consommation et l’investissement sont les bases de la croissance économique et de la création de la richesse ». « La confiance est le cœur battant de la vie économique », ajoute-t-il.
- La troisième priorité est relative aux « 30 à 50 localités les plus pauvres et les plus marginalisées ». À cet égard, Achraf Ayadi propose la mise en place de mesures urgentes au profit de ces zones-là afin d’éviter les tensions sociales. Tant qu’il y aura des tensions sociales et tant que l’Etat ne maîtrise pas la situation dans les zones défavorisées « les investisseurs privés ne seront pas encouragés à créer des postes d’emplois », rappelle-t-il.
D’après M. Ayadi, le gouvernement de Mehdi Jomaâ est capable de réaliser ces défis durant un mandat d’un an. Cependant, il insiste sur la nécessité de mettre en œuvre les mesures les plus importantes dans les premières semaines de son investiture et ne pas attendre 6 mois. Il appelle toutefois à tirer les leçons des erreurs de gouvernance et de management commises par les gouvernements de transition précédents demandant à ce que le Gouvernement Jomaa ne subisse pas une pression démesurée par rapport à ce qu’il pourrait réellement être en mesure de faire.