Aujourd’hui, 17 janvier, correspond au 67ème anniversaire de la naissance de l’Union Tunisienne de l’Industrie et du Commerce, Utica. À la veille de cet événement marquant dans la vie de la centrale patronale, Mme Wided Bouchamoui, présidente, a présenté hier aux médias les grandes lignes du plan d’action de l’Utica pour l’année 2014 et a procédé à une évaluation de la situation économique du pays en 2013.
« 2014 sera une année difficile. Nous ne pouvons pas atteindre une croissance de 4%. Les estimations de la Banque mondiale quant à la réalisation d’une croissance de 2,5% sont très proches de la réalité », estime Mme Bouchamaoui.
Sur le plan local, le programme économique et social de l’Utica prévoit l’organisation, cette année, d’un forum annuel sur l’économie tunisienne auquel seront invités des économistes, des chercheurs, universitaires…en vue de fixer une vision économique claire.
Pour faire face à l’économie informelle, l’Utica organisera au mois de février prochain une conférence pour la présentation d’une étude élaborée par la Banque mondiale sur le secteur informel en Tunisie.
Dans ce même cadre, l’Utica veillera en 2014 à renforcer la migration du secteur informel au secteur formel. La Centrale patronale essayera, avec l’aide de toutes les parties prenantes, d’ encadrer les jeunes actifs dans l’informel et de les inciter à migrer vers le secteur formel et organisé et de renforcer davantage la culture du travail au sein des entreprises. Toutefois, Mme Bouchamoui n’a pas manqué de préciser que le rôle de l’Etat reste déterminant dans la lutte contre le commerce parallèle.
Côté entreprises, un congrès annuel aura lieu à partir de cette année. Sa première édition sera consacrée à lancer une réflexion autour d’une vision à l’horizon 2020, une sorte de feuille de route pour les entreprises tunisiennes.
Un autre congrès est programmé courant 2014 pour mettre l’accent sur l’export, l’emploi et l’investissement. L’objectif consiste, entre autres, à positionner le secteur privé et à déterminer son rôle dans l’amélioration des exportations, la création de postes d’emploi et à booster l’investissement privé.
Le programme 2014 de l’Utica prévoit également l’organisation de journées portes ouvertes entreprises – universités. L’objectif consiste à synchroniser les programmes de l’enseignement supérieur et les besoins des entreprises en ressources humaines qualifiées.
Sur le plan international, le programme a été conçu de manière à rétablir la confiance des partenaires de la Tunisie, promouvoir son image à l’étranger et améliorer les exportations tunisiennes. C’est pourquoi, une structure dédiée aux entreprises offshore présentes en Tunisie sera créée en partenariat avec les chambres mixtes, au sein de l’Utica . « L’Utica s’ouvre sur toutes les entreprises », affirme Mme Bouchamaoui.
Pour l’Utica, 2014 sera consacrée à la conquête de nouveaux marchés africains. Cette approche continentale consiste, entre autres, à renforcer la présence des entreprises tunisiennes dans les pays africains.
« Le risque d’investissement à l’étrangers a toujours existé. On n’a pas pleinement profité de notre appartenance à ce grand continent, mais nous avons de bonnes relations avec les organisations patronales africaines », explique Mme Bouchamaoui.
Qu’en est-il du Maghreb ? « Le Maghreb reste une priorité pour les entreprises tunisiennes et pour l’Utica », ajoute Wided Bouchamaoui. C’est dans ce contexte que l’Utica participera le 17 février prochain au 3ème Forum des entrepreneurs maghrébins qui se tiendra à Marrakech (Maroc). L’ancrage dans l’espace maghrébin consiste aussi à développer un partenariat tripartite (Maghreb – Tunisie – Union européenne).
Ce n’est pas tout. En 2014, un centre d’études et de recherches sera créé au sein de l’Utica. Ce centre veillera à l’élaboration et au lancement d’études régionales, législatives et sectorielles sur les emplois menacés comme l’artisanat, le déficit des caisses sociales, l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des entreprises et les besoins des entreprises tunisiennes en formation.
Un autre centre d’arbitrage et de conciliation entre les entreprises sera également créé en 2014. Il s’agit de faire face aux conflits entre patrons et d’améliorer le climat social au sein des entreprises. « Nous sommes toujours à l’écoute. Notre réponse sera toujours immédiate », affirme la présidente de l’Utica.
Interpellée sur la relation entre la centrale patronale et la centrale syndicale, Mme Bouchamaoui a affirmé que l’Utica est une organisation indépendante, apolitique et ne dépend d’aucun parti politique. « J’appelle les hommes d’affaires à éviter l’argent politique », dit-elle et d’ajouter : « C’est dans l’intérêt du pays que nous œuvrons. Le dialogue national a fait preuve de bonnes relations entre l’Utica et l’Ugtt. Ces deux organisations collaborent en partenariat pour améliorer le climat social dans les entreprises. »
Interrogée à la fin de la conférence sur le comité mixte entre l’UTICA et la Banque Centrale de Tunisie « UTICA-BCT », la présidente de l’UTICA a affirmé que les hommes d’affaires disposent des informations nécessaires pour participer à la prise de décisions en matière de politique monétaire du pays.
Et d’ajouter que l’investissement, le développement régional, la création d’emplois et l’exportation sont les principaux défis à relever dans la période á venir.
Notons que ce comité continuera à examiner le financement de l’économie nationale, l’implantation à l’étranger, l’internationalisation des entreprises tunisiennes, l’économie informelle, l’image du pays et les notations des agences, les finances extérieures du pays ainsi que l’échange d’informations et de documents entre la BCT et l’UTICA.
Concernant la relance des finances publiques, Mme Bouchemaoui a proposé le lancement d’un emprunt national. Cet emprunt national qui est une dette financière à long terme de l’Etat auprès de ses citoyens aidera l’Etat à surmonter les difficultés actuelles. Il sera ouvert aussi bien aux citoyens qu’aux entreprises pour marquer ainsi leur engagement citoyen.