« J’ai beau faire attention à mon alimentation, mais rien n’y fait ! » Qui n’a pas entendu un parent se plaindre d’un gain de poids malgré de nombreux efforts déployés. Quand certains se sont résolus à penser qu’il s’agit d’un phénomène inéluctable, d’autres se sont employés à en chercher les causes et éventuellement à trouver des solutions à ce problème. Une étude japonaise de l’Université de Shizuoka, publiée dans FASEB Journal, apporte enfin une explication biologique de l’obésité liée à l’âge, une première.
Les scientifiques ont analysé deux groupes de souris: dans le premier groupe les souris étaient privées d’un gène qui code pour le récepteur du facteur d’activation des plaquettes (PAFR), le deuxième groupe ne présentait aucune anomalie génétique. L’expérience a montré que les souris privées du gène en question avaient développé avec l’âge, un état d’obésité sévère par rapport aux souris témoins.
Les résultats s’expliquent par le fait que lorsque le gène pour le PAFR est déficient, le tissu adipeux brun cesse de fonctionner correctement. Pour rappel la graisse brune, par le biais de la thermogénèse, brûle rapidement de l’énergie, génère de la chaleur pour l’organisme et est donc susceptible de lutter contre l’obésité, tandis que la graisse blanche stocke dans le corps les calories en excès.
Cette expérience met donc en évidence une sorte d’interrupteur métabolique « marche/arrêt », « PAFR », qui pourrait réactiver l’activité de thermogenèse de la graisse brune, dont l’efficacité diminue avec l’âge.
Une autre étude datant de 2011 s’est penchée sur la question des variations de poids chez les sujets non obèses avec l’âge, sur un total de 120.000 sujets suivis durant 12 à 20 ans. Celle-ci a démontré que pour les participants, initialement sans surpoids et ne souffrant d’aucune maladie chronique, le gain de poids moyen enregistré était de 500 g par an, avec une prise de poids enregistrée de + 1,5 kg tous les quatre ans ou + 7,5 kg en 20 ans. Une analyse sur une durée de quatre ans de l’influence des facteurs alimentaires et de l’hygiène de vie, a montré que pour chaque portion supplémentaire par jour sur 4 ans, les aliments qui ralentissent le gain de poids avec l’âge sont : les légumes (- 0,09 kg pour chaque portion supplémentaire par jour), les céréales complètes (- 0,16 kg), les fruits (- 0,22 kg), les noix diverses (- 0,25 kg) et les yaourts (- 0,37 kg). L’activité physique entraine selon l’étude une perte de poids estimée à 0,79 kg.