L’adage français dit : « Le sommeil est la moitié de la santé. », mais qui l’eût cru que le sommeil aurait une action bénéfique sur la prévention du cancer de la prostate?
En effet, une étude récente suggère que des niveaux élevés de mélatonine, hormone impliquée dans le cycle veille-sommeil, sont associés à une diminution du risque de développer un cancer de la prostate, et dont les résultats ont été présentés à la Conférence de l’American Association for Cancer Research consacrée à la recherche sur le cancer de la prostate.
Pour rappel, la mélatonine, produite exclusivement la nuit, est l’hormone « garante » de l’horloge biologique qui régit un grand nombre de processus biologiques. Ainsi la mélatonine peut jouer un rôle dans la régulation de divers hormones qui ont un effet inhibiteur sur certains cancers, notamment ceux du sein et de la prostate.
L’étude menée par des scientifiques de la Harvard School of Public Health (Boston), sur un total de 928 hommes a analysé le lien entre les niveaux du produit de dégradation de la mélatonine , à savoir la 6 – sulfatoxymélatonine retrouvée dans les urines , et le risque de cancer de la prostate.
Les chercheurs ont noté qu’un participant sur sept a signalé des problèmes d’endormissement, qu’un participant sur cinq a signalé une insomnie , et que près d’un participant sur trois a déclaré avoir pris des somnifères .
Les participants qui ont déclaré avoir pris des somnifères, à avoir des difficultés à s’endormir ou à rester endormis, avaient des niveaux 6 de sulfatoxymélatonine significativement plus faibles par rapport aux participants n’ayant rapporté aucun problème de sommeil.
Parmi les 928 participants, on a diagnostiqué un cancer de la prostate à 111 d’entre eux dont 24 à un stade avancé.
Ainsi les chercheurs ont constaté que les hommes dont les niveaux de 6-sulfatoxymélatonine étaient plus élevés que la valeur médiane, montraient une diminution de 75 % du risque de survenue d’un cancer de la prostate avancé ; et une diminution de 31 % du risque global d’apparition du cancer de la prostate.
» D’autres études pour découvrir l’impact de la durée du sommeil, des troubles du sommeil ainsi que les niveaux de mélatonine sur le risque de cancer de la prostate sont nécessaires », précise le Dr Sarah C. Markt, du Département d’épidémiologie de la Harvard School of Public Health.
Un sommeil de qualité n’est donc pas synonyme de paresse, car il sauverait même bien des vies.