Le phénomène cigarette électronique fait un tabac – c’est le cas de le dire -depuis quelques années un peu partout dans le monde . Pourtant, les études qui se sont penchées sur la prévalence de sa consommation et les modalités de son usage, fournissent des données éparses et parfois difficiles à interpréter en raison du manque de précision sur les méthodologies employées
A cet effet, l’observatoire des drogues et des toxicomanies OFDT a mené une enquête d’envergure, ETINCEL-OFDT (Enquête téléphonique pour l’information sur la cigarette électronique) au cours du mois de novembre 2013, dans le but de donner une première estimation fiable du phénomène aux professionnels de santé ainsi qu’aux pouvoirs publics.
Ce produit, qui a vu le jour en Chine au milieu des années 2000, doit son succès à la simplicité de son utilisation, et au fait qu’il soit présenté comme une alternative au tabagisme (https://www.leconomistemaghrebin.com//2013/03/15/cigarette-electronique-une-alternative-au-tabagisme/) . La cigarette électronique reproduit, en effet, les sensations d’une cigarette classique à base de tabac, et épargne le consommateur des ses inconvénients et les dangers auxquels elle l’expose.
L’étude menée auprès d’un échantillon de 2 052 individus représentatif de la population métropolitaine, âgée de 15 à 75 ans , montre en premier lieu que la e-cigarette est un produit bien connu du grand public. Ainsi, près de neuf Français sur dix (88 %) déclarent connaître, ne serait-ce que de nom, la cigarette électronique.
Cela est très probablement en rapport avec la forte médiatisation de ce produit, notamment liée à un rapport sur le sujet remis au ministère de la Santé français, au cours du deuxième trimestre de l’année 2013.
Cette médiatisation a été également suivie d’une augmentation de la consommation de la cigarette électronique depuis le printemps 2013 , comme en témoigne le fait que trois quarts (76 %) des vapoteurs (au cours des trente jours précédant l’enquête) déclarent avoir commencé à l’utiliser il y a moins de six mois. Seuls 13 % déclarent l’utiliser depuis plus d’un an. La cigarette électronique est en fait une motivation au sevrage tabagique
Environ 51 % des personnes interrogées qui utilisent simultanément la cigarette classique et la cigarette électronique affirment spontanément que leur objectif principal et ultime est d’arrêter toute consommation de ces deux produits , autrement dit un sevrage total. 11.5 % souhaitent parvenir par le biais de la e-cigarette à réduire leur consommation de tabac sans arrêter complètement, et 8.2% des interrogés souhaitent remplacer la cigarette classique par la e-cigarette.
Parmi les personnes interrogées , 1.2 % sont d’ anciens fumeurs (même occasionnels) et usagers (dans le mois) de la cigarette électronique, 84 % d’entre eux déclarent avoir arrêté complètement de fumer grâce à celle-ci.
Néanmoins, les études n’ont pas encore tranché sur l’efficacité réelle de la cigarette électronique pour le sevrage tabagique, d’où la nécessité d’effectuer des enquêtes plus larges et sur une durée plus importante. Cependant l’impact est bien réel sur le consommateur , car il semble bien que les vapoteurs sont convaincus de son utilité pour le sevrage tabagique, un moyen qui leur éviterait l’utilisation des substituts nicotiniques et des médicaments pour l’arrêt du tabac.